Cette manifestation, organisée par le ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme, en collaboration avec le Comité populaire provincial, et honorée de la présence de l'ambassadeur de France au Vietnam, Hervé Bolot, a réuni plus de 250 scientifiques, dont des archéologues, vietnamiens comme étrangers, ainsi que des responsables de plusieurs villes et provinces.
Quang Ngai a été le berceau de la culture de Sa Huynh, une des 3 cultures antiques du Vietnam, avec celles de Dông Son (dans le delta du fleuve Rouge) et d'Oc Eo (dans le Nam Bô oriental).
Les interventions, au nombre d'une soixantaine, ont abordé les avancées dans les recherches, les influences de la culture de Sa Huynh sur le développement culturel de Quang Ngai et de toute la région du Centre et les projets de préservation des vestiges. La culture Sa Huynh date de 2.500-3.000 ans avant notre ère, ce qui correspond à l'Âge du fer antérieur. D'origine endogène et répartie sur une large zone, notamment au Centre, elle révélait des liens avec plusieurs autres cultures vietnamiennes, mais aussi avec certaines du reste de l'Asie du Sud-Est.
En 1909, la découverte d'un dépôt à jarres dans un marais salant à Sa Huynh, district de Duc Phô, province de Quang Ngai, a été annoncée dans le bulletin de l'École française d'Extrême-Orient. Découverte qui a confirmé l'existence de cette culture. Depuis, environ 80 autres sites ont été recensés : à Hà Tinh, Binh Dinh, Huê, Dà Nang, Tây Nguyên, Quang Ngai, Dông Nai, et Khanh Hoà.
Rappelons que le Musée de l'histoire du Vietnam, en collaboration avec l'Institut d'archéologie, a inauguré le 8 juillet dernier à Hanoi l'exposition intitulée : "Sa Huynh-100 ans de découvertes et de recherches". Cet évènement est ouvert aux visiteurs pendant 3 mois.
Un itinéraire de patrimoines culturels Sa Huynh
La province de Quang Ngai construira un musée consacré à la culture de Sa Huynh à l'endroit même où il y a 100 ans, des jarres funéraires typiques de cette culture avaient été découvertes. Ce qui permettra de créer un itinéraire des patrimoines, reliant le berceau culturel vers les littoraux du Centre.
Cette idée a bénéficié du soutien du ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme. Son vice-ministre, Trân Chiên Thang, a affirmé que la culture de Sa Hynh avait été créée par les riziculteurs de l'époque. Et d'ajouter que c'était grâce au développement de la métallurgie (fer) que les habitants de Sa Hynh avaient pu rapidement atteindre leur apogée à l'Âge du fer antérieur.
Selon Nguyên Giang Hai, directeur adjoint de l'Institut d'archéologie, Quang Ngai demeure non seulement le premier site où ont été mis au jour les vestiges de la culture de Sa Huynh, mais également la terre abritant les découvertes qui ont été identifiées comme étant à l'origine du développement de la culture de Sa Huynh au Centre.
Pour préserver la valeur culturelle de Sa Huynh, Petter Bellwood, de l'Université nationale de France, a souligné la nécessité de protéger les vestiges culturels de Sa Huynh des fouilles anarchiques. Ces dernières doivent être réalisées avec l'aval de l'État.
Face à l'urbanisme rapide, les érudits et archéologues tant vietnamiens qu'étrangers n'ont pas dissimulé leur inquiétude concernant le risque de voir les vestiges de la culture de Sa Huynh être enfouis sous les ouvrages de construction et autres usines… Ils ont par conséquent réclamé la planification et le recensement global des vestiges (en particulier ceux du Centre), afin de mieux les protéger. L'ambassadeur de France au Vietnam, Hervé Bolot, a affirmé que la culture Sa Huynh était très importante pour le Vietnam.
Giang Ngân/CVN