>>Accord à Kigali sur l'élimination des HFC, d'importants gaz à effet de serre
>>L'accord de Paris entrera en vigueur dans 30 jours
Site de la conférence internationale sur le climat COP22 à Marrakech, au Maroc. |
Jeudi 3 novembre, un rapport de l'ONU est venu rappeler le retard pris et l'urgence à agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, si l'on veut éviter "une tragédie".
À la veille du coup d'envoi de la 22e conférence climat de l'ONU, 94 pays, sur 192 signataires, avaient ratifié le pacte de Paris. Un rythme inespéré dépassant tous les pronostics d'experts.
"Nous avons fait en neuf mois, ce qui avait pris huit ans pour le protocole de Kyoto", s'est réjouie la présidente de la COP21 et ministre française Ségolène Royal, signe d'une prise de conscience au plus haut niveau de la nécessité de limiter le réchauffement à 2°C au-dessus du niveau pré-industriel.
Seuls quelques grands émetteurs manquent à l'appel: la Russie n'a pas donné d'indication sur une date de ratification; en Australie et au Japon, les processus sont engagés.
Toutefois, "il est important de garder la dynamique de Paris et de ne pas seulement se réjouir de l'entrée en vigueur", prévient Alden Meyer, expert auprès de l'organisation américaine Union of concerned scientists.
Les négociateurs ont encore du pain sur la planche et doivent parvenir à s'accorder sur de nombreuses dispositions pour rendre opérationnel un accord adopté par consensus.
Parmi les sujets qui doivent progresser : la définition des règles de transparence (vérification des engagements nationaux), la présentation des stratégies nationales à 2050, la montée en puissance de l'aide financière aux pays en développement, l'aide technique pour mettre en place des politiques de développement "propre" (énergies renouvelables, transports et habitats moins énergivores, nouvelles pratiques agricoles, etc).
"La COP22 doit être une COP de l'action et de la mise en œuvre", plaide Tosi Mpanu-Mpanu, porte-parole du groupe des Pays les moins avancés.
L'urgence de faire plus
"L'enjeu le plus important à Marrakech, c'est de se mettre d'accord sur une date-butoir pour décider des règles d'application de l'accord, notamment les règles de transparence", estime la négociatrice française Laurence Tubiana. "2017 ce n'est pas réaliste, mais 2018 c'est envisageable", selon elle.
Les règles de transparence concernent les informations que les pays devront fournir sur leurs efforts pour limiter leurs émissions, ainsi que la progression des aides financières publiques.
Parallèlement à une transparence accrue, l'accord repose sur un renforcement des plans d'action de chaque pays.
De fait, la somme des engagements actuels met la planète sur un trajectoire de "3°C, voire 3,4°" selon un rapport de l'ONU paru jeudi 3 novembre, qui s'alarme de la hausse ininterrompue des émissions mondiales.
"Si nous ne commençons pas à prendre des mesures supplémentaires dès maintenant, nous finirons par pleurer devant une tragédie humaine évitable", a prévenu Erik Solheim, directeur du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
AFP/VNA/CVN