Climat : Hollande et Aquino lancent l'Appel de Manille pour le succès de la conférence de Paris

Depuis les Philippines, pays symbole des effets dévastateurs du réchauffement climatique, les présidents français et philippin ont lancé jeudi 26 février l'"Appel de Manille" pour le succès de la Conférence mondiale sur le climat que la France réunira fin décembre à Paris.

>>Hollande entame aux Philippines une visite dominée par le climat
"Nous appelons la communauté internationale à conclure un accord ambitieux, équitable et universel sur le climat", ont proclamé "solennellement" François Hollande et Benigno Aquino dans cet appel lu par l'actrice Marion Cotillard en leur présence, dans la moiteur des jardins du palais présidentiel philippin.
Le résultat de la Conférence de Paris, souligne le texte, concernera "la vie de milliards de personnes".
Les présidents français Francois Hollande (gauche) et philippin Benigno Aquino se serrent la main le 26 février à Manille. Photo : AFP/VNA/CVN

"L'appel de Manille, c'est pour que le monde soit plus juste entre les pays développés et les pays fragiles, entre les pays riches et les pays pauvres, entre les générations aussi", a lancé dans la foulée le président Hollande, au premier jour d'une visite officielle de 48 heures, la première d'un chef d'État français dans cet archipel depuis son indépendance en 1947.
Les générations qui ont "prélevé des ressources sur la planète" ont à présent "le devoir d'agir pour que leurs enfants, leurs petit-enfants puissent tout simplement vivre sur cette planète", a-t-il encore souligné, "pas encore" sûr de parvenir à un accord à Paris fin décembre.
Pour François Hollande, "il faut changer le monde pour sauver la planète". Les pays développés, a-t-il plaidé, ont "suffisamment prélevé de ressources" et "abîmé la planète" pour que leur "premier devoir" soit de "faire justice" aux pays en développement.
Jeudi 26 février, Paris et Manille ont selon lui "scellé une alliance qui a vocation à emmener le monde avec elle". Mais l'une des clefs de la réussite de la Conférence de Paris, a-t-il souligné, sera le fonds vert de l'ONU qui doit être "mis à disposition des pays vulnéables, comme les Philippines, des pays fragiles, émergents et pauvres" pour leur permettre d'affronter les défi du climat.
Sans ce fonds, censé capitaliser 100 milliards de dollars par an à l'horizon de 2020, "nous ne les convaincrons pas de signer l'accord de Paris", a-t-il averti.
François Hollande à Manille aux Philippines, le 26 février. Photo : AFP/VNA/CVN
Les 195 pays devront "faire tout leur possible pour affronter le défi du changement climatique", a déclaré en écho le président philippin.
Le chef de l'État français avait proclamé fin novembre sa volonté de "laisser une trace" dans l'histoire en arrachant un "accord historique sur le climat" - universel et contraignant- à Paris.
Violence inouïe
Se disant "effrayé" par les conséquences du réchauffement climatique, François Hollande parcourt le monde depuis plusieurs mois pour appeler à la mobilisation, des Nations unies au Forum de Davos et du Canada aux îles du Pacifique.
La France entend ainsi éviter à tout prix la réédition de l'échec cuisant de la Conférence de Copenhague en 2009.
Le président français a ainsi indiqué avoir proposé à son homologue une "contribution" de 50 millions d'euros de l'Agence française de développement pour "des projets à forte composante climatique permettant de prévenir d'autres catastrophes".
Vendredi 27 février, il fera une escale de deux heures sur l'île de Guiuan pour constater de visu les lourdes séquelles du typhon Haiyan.
Aux yeux de Paris, les Philippines sont un "interlocuteur privilégié" dans la perspective de la conférence de Paris, incarnant une "voix progressiste parmi des pays en développement" alors que d'autres cultivent "une opposition Nord-Sud" avec les pays développés, émetteurs de gaz à effet de serre.
Au chapitre économique, François Hollande a souligné les besoins "considérables" des Philippines dans le domaine du développement durable, des infrastructures ou des énergies renouvelables qu'il a chiffrés "à plus de 100 milliards de dollars".
Une série d'accords ont été du reste été signés lors de sa visite pour l'extension du métro de Manille, l'adduction ou le traitement de l'eau, une centrale photovoltaïque ou des projets de production d'électricité à partir des courants marins pour des îles isolées.

AFP/VNA/CVN


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