Climat : en hausse, l'aide aux pays du Sud doit encore monter en puissance

Les financements des pays du Nord vers ceux du Sud pour lutter contre le réchauffement climatique sont orientés à la hausse avec 61,8 milliards de dollars mobilisés en 2014, selon l'OCDE, l'objectif étant d'arriver à 100 milliards par an en 2020.

>>"Journée sans voiture" à Paris

Le respect de cette promesse conditionne la signature des pays du Sud à l'accord mondial sur le climat espéré fin 2015 à Paris.

Avec une augmentation de près de 10 milliards par rapport à 2013, l'organisation estime dans un rapport présenté le 7 octobre à Lima dans le cadre des réunions de la Banque mondiale et du FMI, que "des progrès significatifs" ont été réalisés pour atteindre les 100 milliards.

Des véhicules lors d'un jour de brouillard dans la province de Riau en Indonésie, le 30 septembre.

En 2013, l'aide, que ce soit sous forme de dons ou de prêts, d'organismes publics ou privés, s'est élevée à 52,2 milliards, précise l'OCDE, chargée de réaliser ce rapport pour faciliter les discussions sur le projet d'accord, à moins de deux mois de l'ouverture de la conférence climat.

"La principale conclusion est qu'il y a eu des progrès significatifs en direction de l'objectif de 100 milliards de dollars", indique l'OCDE.

"Notre mandat était de fournir un état des lieux des financements", a précisé lors d'un briefing téléphonique Simon Buckle, l'un des auteurs du rapport, en précisant que l'OCDE n'avait pas été missionnée pour "faire des projections" jusqu'en 2020.

Les pays développés se sont engagés en 2009 à Copenhague à augmenter progressivement les financements pour des projets climat (réduction des gaz à effet de serre ou adaptation au réchauffement) vers les pays en voie de développement pour atteindre 100 milliards par an en 2020.

Jusqu'ici, faute de définition précise des financements pouvant être comptabilisés, le débat était très confus.

"Ce n'est pas une estimation parfaite (...) mais nous pensons que c'est une estimation solide et actualisée qui sera utile à l'approche de la COP21", a déclaré Simon Buckle, à moins de deux mois du rendez-vous parisien (30 novembre-11 décembre).

Besoin d'une feuille de route

Ce rapport de l'OCDE est-il susceptible de faciliter les discussions entre les 195 pays ? "Le signal positif, c'est que les financements climat sont sur une trajectoire orientée à la hausse", a commenté auprès de l'AFP Athena Ballesteros du World resources institute, un think tank américain.

D'ici à 2020, "les pays ont encore le temps de revoir (leurs engagements) à la hausse", a ajouté cette experte, mais "il y a encore beaucoup de chemin à faire".

"Il faut regarder de près la méthodologie" et voir si les chiffres "sont valables ou pas", prévient Jens Mattias Clausen de Greenpeace pour qui "l'impact sur la dynamique des négociations" dépendra de cette analyse.

Ensuite, "pour avoir une chance de conclure un accord à Paris, nous avons besoin d'une feuille de route claire jusqu'aux 100 milliards en 2020", souligne le militant écologiste.

"Ce chiffre est un chiffre qui ne fait fuir personne : ni les pays du Sud (...) qui doivent continuer de détailler leurs engagements pour contenir le réchauffement de la planète , ni les pays du Nord qui sont appelés à augmenter leur contribution pour atteindre l'objectif de 100 milliards", a réagi de son côté le ministre des Finances français Michel Sapin.

"Les annonces faites récemment (contribution française, fonds vert?) n'ont pas toutes été prises en compte et il devrait y en avoir d’autres à Lima (...) Cela va créer une dynamique pour la Cop21 de Paris", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les auteurs du rapport ont précisé que les montants promis pour le Fonds vert pour le climat (10 milliards d'ici 2018) ne figuraient pas dans leurs calculs, ce fonds n'étant opérationnel que depuis fin 2014 et les premiers projets bénéficiaires pas encore connus.

En faisant la moyenne sur 2013 et 2014, l'OCDE a calculé que la part des financements publics est de 71%, celle du privé de 26% et les crédits export de 3%.

L'ONG Oxfam déplore qu'une "part marginale des financements, 16%, soit effectivement destinée à l'adaptation des populations les plus vulnérables", la très grande majorité de l'aide allant à des projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top