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Des membres de l'ONG 350.org déposent symboliquement une "rivière de pétrole" aux pieds de la Victoire de Samothrace au Louvre, le 5 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Lentement et tout en silence, une trentaine de personnes vêtues de noir se sont placées le long de l'escalier de marbre au pied de la célèbre statue, déposant ensuite les étoffes en cascade sur les marches avec une poignée de petits tracts "Total soutient le Louvre/Le Louvre soutient Total - #zerofossile".
Ce happening, sous le regard de nombreux touristes, aura duré trois minutes, avant que des vigiles écartent les tissus et que les activistes s'égayent.
Un collectif d'associations, emmené par l'ONG américaine 350.org, a lancé en janvier une campagne pour demander au Louvre de mettre un terme à son partenariat avec la Fondation Total, au nom de la lutte contre les dérèglements climatiques (les énergies fossiles - charbon, pétrole, gaz - étant largement responsables des gaz à effet de serre sources du réchauffement planétaire).
Le musée, sollicité dimanche 5 mars, n'a pas souhaité commenter.
Total est un partenaire du Louvre depuis près de 20 ans. Dans une réponse adressée en janvier au responsable de 350.org France, le président du musée Jean-Luc Martinez détaillait ses actions (soutien à des expositions, rénovations, éducation culturelle, action sociale), évoquant un "soutien financier décisif".
Mais pour le collectif (incluant aussi Greenpeace, Alternatiba, les Amis de la Terre ou le syndicat Solidaires), le Louvre rend plus service à Total que l'inverse, en terme d'image, de réseau etc.
"Nous supposons que ce financement n'est pas si important", estime Nicolas Haeringer, chargé de campagne pour 350.org, pour qui le Louvre n'aurait donc pas grand chose à sacrifier en y renonçant. "Il aura fallu six ans et 16 performances d'+art-activisme+ pour que cesse le partenariat entre la Tate Gallery (de Londres) et BP (en 2016, ndlr). Si on doit venir pendant six ans au Louvre, on le fera", a-t-il ajouté.