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Le Tchèque Josef Cerny fête sa victoire dans la 19e étape du Tour d'Italie, entre Morbegno et Asti, le 23 octobre. |
La polémique s'est vite emparée du Giro et des plateaux des télévisions qui le retransmettent à la vue du désordre provoqué par le mouvement de protestation tardif. Mais celui-ci était étayé par la longueur prévue de l'étape - 258 kilomètres à deux jours de l'arrivée à Milan - et la fatigue des journées précédentes sans les heures de récupération nécessaires.
Adam Hansen, l'Australien qui en est à son 29e grand tour, a résumé la situation : "Nous n'avons pas accepté de partir. Nous avons négocié avec l'organisateur pour raccourcir l'étape afin que la course puisse encore avoir lieu".
Le directeur du Tour d'Italie Mauro Vegni, contraint d'accepter de modifier le parcours, a trouvé à la hâte une solution de repli. L'étape, ramenée à 124 kilomètres, est repartie d'Abbiategrasso, au nord de Milan, que les coureurs ont rejoint dans les bus de leurs équipes respectives.
Le directeur du Giro furieux
"Je suis désolé, je n'ai reçu aucune proposition de coureur ou d'association, ni hier soir ni ce matin", a tempêté Vegni, furieux de la situation et de l'image chaotique donnée par le Giro en cette matinée de pluie.
Les télévisions n'ont pas manqué de diffuser en boucle l'image de coureurs parfois déboussolés ou à l'arrêt. Avec toutes sortes de commentaires pour défendre les coureurs, qui ont vécu trois très dures journées auparavant dans une course qui a programmé cinq étapes (!) flirtant ou dépassant les 200 kilomètres dans ses derniers jours. Ou pour les fustiger, tel Marc Madiot, le patron de l'équipe Groupama-FDJ.
"Quand on s'engage sur un tour de trois semaines, on sait qu'on va rencontrer la fatigue. Si on ne l'accepte pas, on change de métier", a cinglé au micro de la chaîne L'Equipe le dirigeant français, approuvé en sous-main par son leader Arnaud Démare : "C'est le Giro et nous (les sprinteurs), on ne nous a pas enlevé des cols alors qu'on était dans le dur, 50 minutes derrière les premiers".
Mais le raccourcissement de l'étape s'est avéré sans conséquence pour Démare, dont le rival pour le maillot cyclamen du classement par points, le Slovaque Peter Sagan, a capitulé. Après avoir fait rouler son équipe derrière l'échappée, Sagan a arrêté les frais à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée.
Dernier obstacle pour Kelderman
Pour le gain de l'étape, Cerny (CCC) a distancé ses derniers compagnons à 23 kilomètres de l'arrivée et a livré un contre-la-montre jusqu'à l'arrivée pour s'imposer avec 18 secondes d'avance sur un autre grand rouleur, le Belge Victor Campenaerts. Le Tchèque, âgé de 27 ans, a bouclé le parcours à plus de 49 km/h de moyenne.
Le peloton a rallié l'arrivée à près de 12 minutes, à la veille de la dernière étape de montagne que le porteur du maillot rose, le Néerlandais Wilco Kelderman, abordera avec une mince avance sur son coéquipier australien Jai Hindley (12 sec) et le Britannique Tao Geoghegan Hart (15 sec).
Le parcours, modifié après l'interdiction de passage des autorités françaises pour cause de COVID-19 et donc la suppression des principaux cols prévus (Agnel, Izoard), comportera la triple ascension de Sestriere, par deux versants différents.
Pour Kelderman, c'est le dernier obstacle avant le contre-la-montre final dimanche. "Je suis assez confiant", a déclaré le Néerlandais qui a joué l'apaisement après sa première journée en rose sur le sujet du jour : "Ce matin, le temps était mauvais, il faisait très froid. la semaine a été dure et risquée pour notre système immunitaire. Je suis reconnaissant à RCS Sport (organisateur du Giro) de nous avoir écoutés et d'avoir raccourci l'étape".
AFP/VNA/CVN