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M. Ban a demandé que ces nouvelles troupes arrivent "dès que possible, dans les jours et les semaines à venir" et soient dotées de moyens aériens pour se déplacer dans ce pays immense.
Evoquant les effectifs militaires déjà sur place ou prévus -2.000 Français, près de 6.000 Africains et entre 500 et mille Européens-, il a ajouté : "Il nous en faut davantage, et vite".
Pour M. Ban, il s'agit d'une étape intermédiaire avant le déploiement de Casques bleus en RCA. Rappelant qu'il doit remettre fin février un rapport à ce sujet, il a souligné que "le déploiement d'une opération de maintien de la paix, si elle est autorisée, prendra des mois".
Or, "la population de RCA ne peut pas attendre des mois". Il faut "agir maintenant pour éviter une nouvelle aggravation de la situation", a affirmé M. Ban. Il a évoqué des "atrocités" et des "déplacements massifs de populations" qui menacent le pays d'une "partition rampante", avec la fuite des musulmans vers le Nord sous la menace de milices chrétiennes.
"Les besoins de sécurité dépassent de loin les capacités des troupes internationales déployées actuellement", estime-t-il. "Et là où il n'y a pas de forces internationales, les civils n'ont trop souvent le choix qu'entre la mort et la fuite".
Le Tchad a annoncé le 20 février avoir mis fin au rapatriement sous protection militaire de ses ressortissants établis en Centrafrique. Depuis décembre dernier, des dizaines de milliers de civils musulmans, dont bon nombre de Tchadiens, ont fui les violences.
À l'issue d'une visite de deux jours à Bangui, la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Amos, a elle aussi jugé le 20 février qu'il n'y avait "pas assez de troupes sur le terrain" et a souligné que la RCA "a connu une destruction totale de ses institutions".
M. Ban a proposé que "toutes les forces internationales présentes en RCA soient placées sous un commandement coordonné", avec pour mission prioritaire de protéger les civils et de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.
Aide financière
Il a aussi suggéré de fournir une aide logistique et financière de 38 millions de dollars à la Misca (force de l'Union africaine) "pendant une période de transition de six mois".
Un char français de l'opération Sangaris à Bangui, le 18 février. Photo : AFP/VNA/CVN |
Enfin, le gouvernement centrafricain se verrait octroyer une aide financière pour rétablir une partie des services publics essentiels. Ces quelques millions de dollars lui permettraient de verser des primes pour inciter policiers, juges et gardiens de prison à reprendre le travail, dans un pays livré au chaos depuis des mois.
M. Ban a demandé aux pays donateurs de se montrer plus généreux : l'appel de fonds de l'ONU pour 2014 (551 millions de dollars) n'est en effet couvert qu'à 15% alors que 2,5 millions de Centrafricains ont besoin de secours.
À la sortie du Conseil, l'ambassadeur français Gérard Araud a expliqué qu'il s'agissait d'agir "dans les six mois qui viennent" avant l'arrivée des Casques bleus. Le Conseil va examiner les propositions de M. Ban "de manière très pragmatique", a-t-il dit.
Mais il a semblé écarter l'idée de nouveaux renforts français après les 2.000 soldats rajoutés à l'opération Sangaris : "La France a fait l'effort qui lui a été demandé (..) nous avons déjà beaucoup fait pour la RCA".
Selon des responsables de l'ONU, l'idée est de solliciter en premier lieu les autre pays européens, et M. Ban et ses adjoints ont contacté à cet effet une quinzaine de pays membres de l'Union européenne.
Pour l'instant, les responsables de l'UE estiment être capables de mobiliser un millier de soldats et prévoient de lancer leur opération militaire début mars, mais très peu de pays ont annoncé des contributions précises.