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Des manifestants anti-mesures sanitaires bloquent avec leurs camions une rue d'Ottawa, au Canada, le 15 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi 14 février le recours à la loi sur les mesures d'urgence pour mettre fin aux blocages "illégaux".
C'est seulement la deuxième fois que cette disposition est activée en temps de paix, la dernière remontant à la crise de 1970 quand Pierre Elliott Trudeau, le père de l'actuel Premier ministre, était au pouvoir.
Minimisé au départ par les autorités, le mouvement de contestation canadien qui a débuté fin janvier est parti de camionneurs protestant contre l'obligation d'être vacciné pour passer la frontière entre le Canada et les États-Unis.
Mais les revendications se sont étendues à un refus de l'ensemble des mesures sanitaires et, pour de nombreux manifestants.
Levée des blocages aux frontières
Mardi 15 février a été une journée décisive pour les points de blocage aux frontières. "Le blocus est terminé", a déclaré Roberta McKale, porte-parole de la police albertaine évoquant la situation à Coutts (Alberta, Ouest).
À Emerson, au Manitoba (Centre), la police a indiqué qu'elle était en train d'organiser "le départ des derniers manifestants", une "opération qui devrait se conclure d'ici mercredi 16 février".
Dimanche soir 13 février, la police avait réussi à évacuer les manifestants du pont Ambassador qui relie Windsor, en Ontario, et la ville américaine de Detroit. Ce blocage, préjudiciable pour les économies américaine et canadienne.
Mais dans les rues de la capitale fédérale, la situation était inchangée mardi 15 février : une longue file de camions bloquait toujours les rues autour du parlement.
Allègements
Messages affichés par les manifestants anti-mesures sanitaires devant le parlement fédéral, à Ottawa, le 14 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Si ce n'est pas encore le cas, en quelques jours, la contestation a tout de même fait bouger les lignes et plusieurs provinces ont levé leurs restrictions et notamment le passeport vaccinal. Mardi 15 février, c'était au tour du Québec de l'annoncer, après avoir pourtant mis en place des restrictions très strictes pour les non-vaccinés qui n'avaient plus accès aux grands magasins ou à la vente d'alcool. L'Ontario, la Saskatchewan et l'Alberta avaient déjà fait de même.
Et le gouvernement fédéral a assoupli les restrictions sanitaires aux frontières canadiennes. À compter du 28 février, les voyageurs vaccinés n'auront plus l'obligation de présenter un test PCR négatif à leur entrée et ceux qui seront choisis à l'arrivée pour un test "aléatoire" n'auront plus à être en quarantaine en attendant les résultats.
Si quelque 90% des Canadiens sont vaccinés, la contestation des camionneurs a reçu un soutien populaire plus large qu'anticipé par les autorités, symbole d'après les experts d'un ras-le-bol très fort de la population, soumise à des restrictions parmi les plus dures au monde depuis deux ans.
AFP/VNA/CVN