L'intense activité diplomatique échoue à apaiser la tension autour de l'Ukraine

Les efforts diplomatiques marqués par une frénésie d’appels téléphoniques, ce samedi 12 février, entre les dirigeants occidentaux et Moscou ont échoué à atténuer les tensions autour de l’Ukraine.

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Photo : AFP/VNA/CVN

Le président français Emmanuel Macron a indiqué qu'un dialogue sincère n'était pas compatible avec une escalade, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, a annoncé l'Élysée samedi 12 février dans un communiqué de presse.

L'échange entre les deux présidents a permis d'assurer le suivi des discussions de Moscou qui ont eu lieu lundi dernier 7 février, selon ce communiqué.

Les deux présidents ont discuté des voies pour avancer sur la mise en œuvre des Accords de Minsk, et ont poursuivi leurs discussions sur les conditions de la sécurité et de la stabilité en Europe. Ils ont tous deux exprimé une volonté de poursuivre le dialogue sur ces deux points, a fait savoir l'Élysée.

Selon la même source, M. Macron s'est fait le relais des inquiétudes de ses partenaires européens et de ses alliés auprès de son interlocuteur.

Depuis novembre, Kiev et ses alliés occidentaux accusent la Russie de rassembler des troupes près de la frontière ukrainienne, soulignant la possibilité d'une "invasion".

La Russie a démenti ces affirmations, ajoutant qu'elle avait parfaitement le droit de mobiliser des troupes à l'intérieur de ses frontières pour assurer la sécurité de son territoire.

Conversation téléphonique entre Lavrov et Blinken

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'État américain Antony Blinken ont eu aussi samedi 12 février une conversation téléphonique pour discuter de la situation en Ukraine et des garanties de sécurité entre la Russie et l'Occident.

Des militaires ukrainiens s'entraînent près de TCherniguiv, dans le Nord de l'Ukraine, le 12 février 2022.
Photo fournie par l'armée ukrainienne

Selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, M. Lavrov a souligné que la campagne de propagande lancée par les États-Unis et leurs alliés sur "l'agression russe" contre l'Ukraine poursuit des objectifs provocateurs, encourageant les autorités de Kiev à saboter les accords de Minsk et à faire des tentatives néfastes pour résoudre la "question du Donbass" par la force.

Quant au projet d'accord de Moscou avec l'OTAN et au projet de traité avec les États-Unis sur les garanties de sécurité, M. Lavrov a souligné que la réponse de Washington et de Bruxelles "ignore des dispositions essentielles pour Moscou", principalement sur la non-expansion de l'alliance et le non-déploiement de systèmes d'armes de frappe près des frontières avec la Russie.

M. Lavrov a dit à M. Blinken que tout acte violant les engagements pris au plus haut niveau sur la sécurité indivisible dans la région euro-atlantique est inacceptable.

Les deux parties ont également abordé certaines questions d'actualité relatives aux relations bilatérales.

Pas de panique

La liste des pays appelant leurs ressortissants à quitter l'Ukraine ne cesse de s'allonger, avec notamment les États-Unis, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Canada, la Norvège ou encore l'Australie, le Japon et Israël.

La compagnie aérienne KLM a annoncé samedi 12 février la suspension jusqu'à nouvel ordre des vols vers l'Ukraine.

Moscou a aussi rappelé une partie de son personnel diplomatique, affirmant craindre des "provocations" adverses.

Le Canada a, quant à lui, annoncé samedi 12 février fermer temporairement son ambassade à Kiev et déplacer ses opérations dans un bureau temporaire à Lviv, dans l'Ouest de l'Ukraine.

Et l'Australie a annoncé dimanche 13 février évacuer ses derniers diplomates encore en poste à Kiev, déplaçant elle aussi ses activités à Lviv.

Les États-Unis ont également ordonné le départ de l'essentiel du personnel de l'ambassade américaine à Kiev, relevant qu'une offensive russe pouvait "commencer à tout moment et sans avertissement".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, pour sa part, une nouvelle fois jugé les déclarations américaines trop alarmistes. "Toutes ces informations (quant à une éventuelle attaque) ne font que provoquer la panique et ne nous aident pas", a-t-il dit.

À Kiev, des milliers de manifestants ont défilé samedi 12 février, disant refuser de céder à la panique justement, même s'ils prennent la menace au sérieux.

Xinhua-AFP/VNA/CVN

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