C1: Salah et Liverpool champions de l'Europe anglaise

Liverpool au sommet de l'Europe... et de l'ennui! Les "Reds" de Mohamed Salah, buteur sur penalty après 1 minute 48 secondes, ont étouffé Tottenham (2-0) lors d'une finale 100% anglaise et 0% flamboyante samedi 1er juin en Ligue des champions, décrochant à Madrid leur sixième couronne continentale.

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Salah et Liverpool remportent la finale de la Ligue des champions face à Tottenham, le 1er juin.

Alors que le spectacle avait été époustouflant en demies, la finale la plus apathique de la décennie s'est décantée après 23 secondes de jeu, sur un penalty concédé du bras par le Français Moussa Sissoko, et transformé par Salah au stade Metropolitano. Puis une frappe croisée du Belge Divock Origi à la 87e minute a plié ce match somnolent. "Il n'y a pas eu de grande performance individuelle aujourd'hui", a euphémisé Salah.

Qu'importe l'ennui, la revanche est belle pour l'Egyptien, héros malheureux de la finale perdue l'année précédente par Liverpool face au Real Madrid (3-1). Ce maigre avantage a aussi suffi au bonheur de l'entraîneur Jürgen Klopp, enfin titré en C1 à sa troisième tentative. "Cela fait vraiment du bien", a savouré l'Allemand. "C'est une sensation bouleversante mais je suis beaucoup plus calme que je pensais l'être lorsque cela arriverait enfin".

Au coup de sifflet final, alors que le "kop" de Liverpool entonnait le fameux "You'll never walk alone", Klopp a d'ailleurs enlacé calmement son staff avant de communier avec ses joueurs, casquette vissée sur la tête.

On ne retiendra ni le score, ni le scénario, digne des plus cyniques prestations de l'Atlético Madrid, habitué aux scores étriqués dans son antre du Metropolitano. On ne retiendra que le club vainqueur, qui s'est s'installé à la troisième marche du palmarès de l'épreuve-reine européenne derrière le Real Madrid (13 sacres) et l'AC Milan (7).

Les joueurs de Liverpool remportent la Ligue des champions en battant Tottenham, le 1er juin.

Un an après la défaite face au Real de Zidane, Madrid restera cette fois comme un bon souvenir pour Liverpool, effaçant sa rageante 2e place en Championnat d'Angleterre. Cruel pour Tottenham, qui vivait sa première finale de Ligue des champions. "C'est douloureux parce que nous avons perdu, mais nous devons rester positifs", a dit l'entraîneur argentin Mauricio Pochettino. "J'espère que ce sera le début d'une période de succès pour le club".

Coup de froid 

Les finalistes avaient-ils laissé tout leur influx lors de demi-finales à couper le souffle ? Comme lors de la précédente finale anglo-anglaise, entre Manchester United et Chelsea (1-1 a.p., 6 t.a.b. à 5) en 2008, on s'est ennuyé ferme sous les températures caniculaires du stade Metropolitano.

Tout a pourtant commencé par un coup de froid, dès la première action: débordement de Sadio Mané, centre détourné de l'épaule, puis du bras par Sissoko et penalty, peut-être sévère. Mohamed Salah, l'infortuné Salah sorti sur blessure après 30 minutes l'an dernier face au Real, l'a transformé en force face à Hugo Lloris (2e). "L'arbitre a très vite pris sa décision, après chacun est libre d'avoir son interprétation sur ce fait de jeu. C'est certainement un peu injuste pour Moussa", a commenté Lloris.

Mais le 5e but de Salah dans cette C1, qui aurait dû enflammer la rencontre, a au contraire assommé tout le monde. Les "Reds", pour ne pas se découvrir, ont allongé le jeu.

Des supporters de Liverpool célèbrent la victoire de leur club en finale de la Ligue des champions, à Madrid le 2 juin.
Des supporters de Liverpool célèbrent la victoire de leur club en finale de la Ligue des champions, à Madrid le 2 juin. Photo: AFP/VNA/CVN

Le pari Kane manqué

De son côté, Tottenham s'est enferré à passer par l'axe, se montrant trop brouillon, alors que l'attaquant Harry Kane, titulaire pour son retour de blessure mais clairement en manque de rythme, avait l'air d'un pari manqué...

Bref, après des heures à festoyer au soleil en dégustant les breuvages locaux, les milliers de supporteurs anglais pouvaient s'assoupir sans crainte. Et les passionnés qui ont dépensé sans compter pour acheter des places à la sauvette, parfois pour près de 5.000 euros l'unité, n'en avaient pas vraiment pour leur argent.

La seconde période a été légèrement plus emballante, lorsque Tottenham, rescapé de tant de situations désespérées cette saison, a tenté de provoquer à nouveau le destin. Mais l'excellent gardien brésilien Alisson Becker a été vigilant, notamment devant Son Heung-min puis Lucas Moura (79e).

En 2018, les bourdes du gardien Loris Karius avaient plombé Liverpool. Cette fois, le nouveau portier des "Reds" avait la main ferme. Et même si celles d'Hugo Lloris n'ont pas beaucoup tremblé, le Français s'est incliné en fin de match sur le tir croisé d'Origi.

L'ennui était fini, la nuit pouvait commencer: des milliers de fans euphoriques des "Reds", dont une bonne partie avaient souhaité être présents à Madrid, même sans billet, ont laissé éclater leur joie dans les rues, avec ce chiffre magique à la bouche: six fois champions!

AFP/VNA/CVN

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