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Le casque de l'ancien pilote de F1, Niki Lauda, posé sur son cercueil lors de la cérémonie funéraire à la cathédrale Saint-Stevens de Vienne, en Autriche, le 29 mai. |
La vaste cathédrale Saint-Étienne de Vienne n'a pu contenir les milliers d'admirateurs qui s'étaient massés près de l'édifice, dès le début de journée, pour ce dernier hommage à Lauda, l'une des icônes du sport mondial, décédé le 20 mai.
Après une matinée au cours de laquelle le public a pu se recueillir devant le cercueil du pilote surmonté de son casque rouge, une messe de requiem a célébré le souvenir du "phénix", un des plus beaux palmarès la F1 et miraculé d'un terrible accident en 1976.
"Nous aimions et admirions Niki, nous admirions son courage, sa force, son amour", a témoigné l'acteur hollywoodien d'origine autrichienne Arnold Schwarzenegger, devant quelques centaines d'invités d'honneur.
Les personnalités du sport étaient nombreuses dans l'assemblée, parmi lesquelles l'ancien pilote français Alain Prost, les yeux embués, et le champion du monde en titre Lewis Hamilton, que Niki Lauda avait fait venir chez Mercedes où il a conquis quatre de ses sacres.
"Un exemple"
Retraité du sport auto dans les années 1980 et reconverti dans les affaires, Niki Lauda, coiffé de sa sempiternelle casquette rouge, était resté une figure tutélaire des paddocks, respecté et écouté pour sa science du pilotage. Il était jusqu'à son décès président non-exécutif de l'équipe Mercedes.
Auour de Hamilton, toutes les générations de la F1 étaient présentes mercredi 29 mai avec l'actuel patron de l'écurie Mercedes, Toto Wolff, et les anciens pilotes Nico Rosberg, Gerhard Berger, David Coulthard et l'ex-président de Ferrari Luca Di Montezemolo.
"Merci à toi", a lancé le chef de l'État autrichien Alexander Van der Bellen, saluant celui qui "nous a appris à apprendre de nos erreurs".
Dans la foule des anonymes, sous une pluie persistante, beaucoup de casquettes rouges, des vestes de paddock et des drapeaux Ferrari, l'équipe avec laquelle Lauda avait remporté ses deux premiers titres.
Pour Roland, 41 ans, le triple champion du monde était "un exemple pour l'Autriche" car malgré les séquelles de son dramatique accident, "il ne se plaignait jamais".
"Je l'ai croisé plusieurs fois dans le centre de Vienne. Il était toujours amical (...) On le disait avare mais je sais que, sans l'ébruiter, il a fait beaucoup de dons", a confié Suzanne Scheffler, une retraitée.
Imre Varga, 63 ans, a tenu à faire le déplacement de Hongrie pour saluer celui qui avait été "comme un dieu" pour lui: "à l'époque du Rideau de fer, il a toujours été un modèle pour nous. Dans l'Ouest de la Hongrie, nous avions la chance de recevoir la télévision autrichienne et on le voyait comme quelqu'un d'inaccessible, on l'adorait".
"Tschüss (au revoir) Lauda", lance une anonyme, après s'être recueillie près du cercueil.
Les morceaux "Fast Car" de Tracy Chapman, "Imagine" de John Lennon et "Hero" de Family of the Year, ont accompagné la cérémonie.
Le miraculé de Nürburgring
L'enterrement proprement dit de l'ancien champion autrichien devait se dérouler dans l'intimité familiale dans un lieu tenu secret. Déjà père de deux grands enfants nés d'un premier mariage, Niki Lauda avait eu en 2009 deux jumeaux avec sa deuxième épouse, Birgit Wetzinger.
Niki Lauda est décédé le 20 mai à l'hôpital universitaire de Zurich (Suisse), neuf mois après avoir subi à Vienne une transplantation pulmonaire dont il avait eu du mal à se remettre.
L'organisme de l'ancien pilote avait été affaibli par l'inhalation de gaz toxiques lors de son accident de 1976 sur le circuit allemand du Nürburgring, où il était resté prisonnier de son cockpit en feu avant d'être secouru par trois autres pilotes qui s'étaient arrêtés pour le délivrer du brasier. Ces images avaient fait le tour du monde et avaient contribué à forger sa légende.
Déjà champion du monde 1975, l'Autrichien avait repris le volant seulement six semaines après le drame et remporté encore deux titres mondiaux en 1977 et en 1984.
Niki Lauda avait par ailleurs fondé plusieurs sociétés aériennes et était à sa mort codirigeant de la compagnie Lauda, qu'il avait vendue l'an dernier à l'irlandais Ryanair.