>>En Italie, le gouvernement populiste attendu sur son premier budget
>>Italie : les dirigeants confiants sur la reprise économique
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, à Paris le 15 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Quand on appartient à un club, et qu'on décide d'y rester, il faut respecter les règles du club", et "cela s'applique certainement aux engagements italiens de discipline budgétaire", a souligné Mme Lagarde, en marge d'une réunion du Fonds monétaire international (FMI) sur l'île indonésienne de Bali.
La coalition populiste au pouvoir en Italie, en décidant d'un déficit à 2,4% du PIB l'an prochain, a provoqué fin septembre l'irritation de Bruxelles et de vives tensions sur les marchés financiers.
Ce projet de budget a été amendé la semaine dernière, et prévoit désormais un déficit public italien ramené à 2,1% en 2020 et 1,8% en 2021 - contre un déficit de 2,4% sur les trois prochaines années. Le projet initial avait été aussitôt jugé "hors des clous" des règles de la zone euro par le commissaire européen Pierre Moscovici, qui qualifie la dette publique italienne "d'explosive".
À environ 132% de son PIB, l'Italie affiche le ratio d'endettement le plus élevé de la zone euro après la Grèce. Dans l'attente de l'adoption finale de la loi de finances italienne, "il y a des inquiétudes sur ce qui a été dit, plutôt que sur ce qui a été fait", a également observé Christine Lagarde. "Quand les autorités italiennes soumettront véritablement leur budget, alors la Commission européenne et leurs partenaires pourront évaluer la distance entre la rhétorique et les chiffres réels" entérinés par Rome, a espéré la directrice du FMI.
Au terme d'un dur et long bras de fer avec le ministre modéré des Finances, Giovanni Tria, le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), au pouvoir à Rome, ont obtenu gain de cause sur un bond du déficit public.Ce dernier atteindra donc 2,4% en 2019, alors que le précédent gouvernement de centre gauche visait 0,8%. Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini a prévenu en début de semaine que son gouvernement populiste ne ferait "pas marche arrière" sur son projet de budget, tout en fustigeant les "spéculateurs" misant selon lui sur la "faillite du pays".
Le M5S et la Ligue estimaient ce déficit nécessaire pour pouvoir appliquer leurs promesses électorales, dont un "revenu de citoyenneté" de 780 euros par mois pour les plus démunis, un système de retraites plus généreux et des baisses d'impôts. "La loi de finances ne changera pas", a répété M. Salvini mercredi 10 octobre. "Nous ne retournerons pas en arrière parce que c'est un budget qui aide le pays. Point".
AFP/VNA/CVN