Le président américain Barack Obama (centre) visite une usine du groupe de Redon le 30 novembre dans la ville d'Hatfield en Pennsylvanie (Nord-Est des États-Unis). |
De son côté, le principal interlocuteur de la Maison Blanche dans cette crise, le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner, s'est dit pessimiste quant à un dénouement rapide. "Il y a une impasse, il ne faut pas se leurrer", a assuré M. Boehner lors d'un point de presse.
Le chef républicain a aussi qualifié de "pas sérieuse" une proposition présentée par le secrétaire au Trésor Tim Geithner au nom de l'administration démocrate. Elle mentionne selon les républicains 1.600 milliards de dollars de rentrées fiscales supplémentaires et seulement 400 milliards de coupes.
M. Obama a auparavant adopté un ton ferme lors d'un déplacement sur le terrain en Pennsylvanie (Nord-Est).
"Pour moi, ce n'est pas acceptable, et je ne pense pas que ce soit acceptable pour vous, qu'une poignée de républicains du Congrès prenne en otage les réductions d'impôts de la classe moyenne, parce qu'ils ne veulent pas que les taux d'imposition des plus riches augmentent", a affirmé le président dans la ville d'Hatfield.
Le dirigeant démocrate effectuait une brève visite dans une usine de jouets, et a affirmé, à moins de quatre semaines de Noël, qu'il avait rédigé une "liste de ceux qui ont été sages et pas sages à Washington". "Certains au Congrès auront (des cadeaux) et d'autres non", a-t-il assuré.
"Ce serait un Noël gâché"
Au delà de la plaisanterie, il s'agit d'éviter le "mur budgétaire", cure d'austérité forcée qui frappera les États-Unis le 2 janvier si les élus ne prolongent pas des cadeaux fiscaux dont jouissent les contribuables depuis que ces dispositifs ont été promulgués en 2001 et 2003 par le prédécesseur républicain de M. Obama, George W. Bush.
Estimant que les électeurs ont donné leur feu vert à un rééquilibrage de la fiscalité en prolongeant de quatre ans son bail à la Maison Blanche le 6 novembre, M. Obama souhaite laisser expirer ces cadeaux fiscaux pour les revenus supérieurs à 250.000 dollars par an.
Il défend une approche selon lui "équilibrée" qui combinerait ces hausses pour les plus aisés et des coupes dans les dépenses.
De son côté, M. Boehner veut s'attaquer au déficit budgétaire en taillant dans les dépenses - notamment les programmes sociaux - et en visant les niches fiscales, mais pas en augmentant le taux d'imposition des plus riches.
"Si le Congrès ne fait rien, chaque famille américaine verra ses impôts sur le revenu augmenter automatiquement le 1er janvier (...) J'imagine que ce n'est pas une perspective plaisante pour vous", a affirmé M. Obama le 30 novembre face à 350 employés qui fabriquent notamment les jeux de construction "K'nex".
"Ce serait un Noël gâché. Une famille moyenne verrait ses impôts (annuels) augmenter de 2.200 dollars", a assuré le président. "Ca veut dire moins d'argent pour faire le plein, moins d'argent pour faire les courses", a-t-il ajouté.
AFP/VNA/CVN