>>Moscovici accuse certains pays européens d'être des "trous noirs fiscaux"
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici aux cotés de la commissaire européenne aux Affaires sociales, Marianne Thyssen, lors d'une conférence de presse le 7 mars à Bruxelles. |
"Incontestablement, les choses s'améliorent, le déficit budgétaire et le chômage français baissent. L'augmentation de la dette et la perte de compétitivité sont désormais stoppées", a affirmé le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, qui présentait l'analyse annuelle de la Commission de la situation économique et sociale dans les États membres.
"Il est évident que beaucoup reste aussi à faire pour renforcer l'économie française", a poursuivi M. Moscovici, estimant que "les efforts entrepris" devaient "être poursuivis pour transformer ce qui est une bonne nouvelle en solution de long terme". "Nous serons comme toujours, encourageants et vigilants", a-t-il conclu.
Ces bonnes performances permettent à la France de passer du groupe des pays européens en situation de "déséquilibre macroéconomique excessif", auquel elle appartenait ces dernières années avec notamment l'Italie, à ceux présentant quelques déséquilibres comme l'Allemagne - c'est-à-dire la deuxième catégorie sur quatre.
L'Union européenne dispose en effet de deux procédures pour évaluer les performances des États membres. La première porte sur les déficits. La seconde, moins connue et moins contraignante, porte sur les résultats macroéconomiques et sur l'efficacité des réformes entreprises pour réduire les déséquilibres.
Le rapport de la Commission consacré à la France souligne notamment les "progrès" réalisés "pour améliorer l'accès au marché du travail pour les personnes en recherche d'emploi, en veillant à ce que les évolutions des salaires minimum soient compatibles avec la création d'emploi et la compétitivité".
"Des progrès ont également été réalisés en matière de fiscalité avec la diminution du taux légal d'imposition des sociétés et la réduction du coût de la main d'œuvre", est-il souligné. En ce qui concerne la première procédure, celle pour déficits excessifs, la Commission doit se prononcer en mai sur la sortie de la France, mais celle-ci est probable.
Selon les dernières prévisions du ministère français de l'Économie, la situation devrait s'améliorer sur le plan du déficit public, qui devrait s'établir à 2,9% du PIB en 2017, passant pour la première fois depuis dix ans sous la barre des 3% exigée par les traités européens, puis se réduire à nouveau en 2018 pour atteindre 2,8%.