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Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, et le négociateur en chef du Brexit pour le Royaume-Uni, David Davis, lót d'une conférence de presse à Bruxelles, le 25 septembre. |
"Nous réalisons des progrès considérables" sur les sujets qui comptent, a affirmé David Davis, le ministre britannique chargé du Brexit, pour qui le changement de "dynamique" est intervenu grâce au discours prononcé la semaine passée par la Première ministre Theresa May.
Son homologue Michel Barnier, à la tête de l'équipe européenne, a fait montre d'un enthousiasme plus modéré, au cours de leur conférence de presse commune à l'issue du cycle de négociations organisé à Bruxelles.
"Je trouve positif que le discours de Theresa May ait permis de débloquer une situation et de donner une nouvelle dynamique à cette négociation", a dit le négociateur français.
"Mais nous sommes loin encore d'atteindre le moment - il faudra plusieurs semaines ou plusieurs mois - où nous pourrons constater des progrès suffisants sur le principe de ce retrait ordonné", a immédiatement ajouté M. Barnier.
Les Britanniques pressent leurs homologues européens d'accéder à la deuxième phase des négociations, au cours de laquelle pourra être abordée la question de la future relation entre les deux parties, notamment sur le plan commercial.
Les 27 ont lié le passage à cette nouvelle étape dans les discussions, prévue dans un calendrier initial pour l'automne 2017, à des "progrès suffisants" dans trois domaines qualifiés de prioritaires : la garantie des droits des citoyens, les conséquences du Brexit pour l'Irlande et le "solde des comptes" entre Londres et l'UE.
Or il semble de moins en moins probable que les 27 puissent constater des avancées significatives dans ces trois domaines au prochain sommet européen programmé pour les 19 et 20 octobre à Bruxelles.
Michel Barnier a assuré jeudi 28 septembre ne voir "aucun lien logique et cohérent" entre la discussion à venir sur le futur partenariat en matière commerciale, de sécurité ou de défense, et "le solde des questions passées".
Le Parlement européen, qui devra valider l'accord final de retrait, a de son côté préparé une résolution, qui sera mise au vote la semaine prochaine, suggérant aux dirigeants des 27 de reporter leur évaluation de l'état d'avancement des négociations.
Guy Verhofstadt, référent Brexit du Parlement européen, a reconnu que Mme May avait "ouvert la porte à des progrès", mais a expliqué que l'hémicycle "attend toujours des réponses sur des questions cruciales, comme : comment garder l'Irlande du Nord dans l'Union douanière".
Par ailleurs, dans un discours à la London School of Economics, M. Verhofstadt a qualifié le Brexit de "projet très négatif qui est en fait une perte de temps et d'énergie".
Points sensibles
Michel Barnier a notamment souligné l'incapacité pour les deux camps de s'entendre sur l'autorité de la Cour de justice de l'UE (CJUE), qu'il souhaite voir jouer un "rôle indispensable" dans la garantie des droits des citoyens de l'UE installés au Royaume-Uni une fois le Brexit acté.
Les Britanniques ont, quant à eux, proposé d'intégrer pleinement l'accord de retrait dans la loi britannique, pour que les ressortissants européens puissent s'adresser aux tribunaux du Royaume-Uni en cas de problème.
L'UE attend aussi plus de garanties sur le regroupement familial et les droits sociaux.
David Davis a réitéré la promesse faite par Theresa May que son pays honorerait "tous ses engagements" financiers pris en tant que membre de l'UE, le Brexit étant prévu pour fin mars 2019.
"Il est important que le Premier ministre dise que pour les années 2019-2020 les EStats membres de l'Union n'auront pas à payer plus ou recevoir moins, mais nous sommes loin du compte si nous nous limitons à ces deux années-là", a réagi Michel Barnier.
"Nous ne sommes pas encore au point de spécifier exactement ce que sont ces engagements. Cela viendra plus tard", a déclaré de son côté M. Davis.
Le Britannique s'est aussi dit encouragé par les progrès sur le dossier Euratom, le régulateur européen du secteur nucléaire, et les "discussions constructives" sur la question irlandaise.
"Ce cycle a été primordial, nous avons fait des progrès capitaux", a insisté M. Davis, même s'il a lui aussi reconnu que certains points "complexes" requéraient de plus amples discussions.
La prochaine série de négociations se déroulera dans la semaine du 9 octobre. C'est le dernier prévu avant le sommet européen d'octobre.
AFP/VNA/CVN