Brexit: l'opposition britannique s'entend pour tenter d'empêcher un "no deal"

Les partis d'opposition britanniques se sont dits déterminés mardi 27 août à contrecarrer d'urgence un Brexit sans accord le 31 octobre, tandis que le Parti du Brexit de Nigel Farage a menacé le Premier ministre Boris Johnson de torpillage électoral s'il ne rompait pas brutalement avec l'UE.

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Les chefs de file des partis d'opposition signent une déclaration commune pour bloquer un Brexit sans accord, à l'issue d'une réunion à Londres, le 27 août.
Photo: AFP/VNA/CVN

Les chefs de file des partis d'opposition ont eu une réunion "productive" destinée à bloquer un Brexit sans accord qui serait "désastreux", selon un communiqué commun diffusé à l'issue de la rencontre.
"Les participants se sont accordés sur l'urgence d'agir ensemble pour trouver des moyens pratiques d'éviter une absence d'accord, dont la possibilité de voter une loi et la défiance" contre le gouvernement, ont ajouté le Labour, le Parti national écossais (SNP), les libéraux-démocrates, le Plaid Cymru (Pays de Galles), les Verts et le Groupe indépendant pour le changement.
Boris Johnson ne dispose que d'une majorité d'une voix au Parlement et n'a pas écarté la possibilité de suspendre l'assemblée pour empêcher les députés de bloquer un "no deal".
Pour marquer leur opposition à une telle suspension, des députés ont organisé une autre rencontre mardi 27 août au Parlement.
"Toute tentative d'empêcher le Parlement de siéger, pour imposer un Brexit sans accord, se heurtera à une résistance démocratique forte et générale" et constituerait une "crise constitutionnelle historique", ont prévenu dans une déclaration commune les députés. Parmi ces élus - au nombre de 160 selon le travailliste Stephen Doughty - figurent des poids lourds de l'opposition comme le travailliste John McDonnell ou la cheffe du parti libéral-démocrate Jo Swinson.
"Seul accord acceptable"
Boris Johnson veut à tout prix quitter l'UE, avec ou sans accord de divorce, une position qui divise profondément le Royaume-Uni, jusque dans son camp conservateur, dont une partie souhaite le maintien de liens étroits avec l'UE. Une césure brutale fait craindre des pénuries alimentaires, de carburant et de médicaments, ainsi que le rétablissement de droits de douane.
Londres et l'UE s'opposent sur le sort de la future frontière irlandaise, qui séparera le Royaume-Uni du marché unique européen, tout en se disant prêts à en discuter.
Mardi soir 27 août, Boris Johnson a eu une discussion téléphonique "positive et substantielle" avec Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, selon une porte-parole du Premier ministre.
David Frost, conseiller de Boris Johnson, sera mercredi 28 août à Bruxelles, selon une porte-parole de l'exécutif européen, Mina Andreeva.
Mais Boris Johnson a aussi répété lors de cet appel qu'"il n'y avait pas de perspective d'accord" sans des changements à celui conclu entre l'ancienne Première ministre Theresa May et Bruxelles.
Jean-Claude Juncker a lui averti que "toute proposition concrète" de changement devait justement être "compatible" avec cet accord, selon un communiqué de la Commission européenne. "Un scénario de Brexit sans accord ne sera jamais que la décision du Royaume-Uni, pas celle de l'UE", a-t-elle jugé.
De son côté, le Parti du Brexit, emmené par l'eurodéputé europhobe Nigel Farage, s'est mis en ordre de bataille en présentant mardi 27 août ses candidats à d'éventuelles élections législatives anticipées, un scénario de plus en plus évoqué.
"Le +no deal+ est le meilleur accord, le seul accord acceptable", a lancé M. Farage, une figure clé de la campagne référendaire sur le Brexit en 2016, applaudi par plus de 500 candidats potentiels à Londres. Lui-même se présentera.
Son parti, arrivé en tête des élections européennes en mai, a promis de disputer tous les sièges détenus par les Tories si Boris Johnson faisait un compromis avec Bruxelles.

AFP/VNA/CVN

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