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La Première ministre britannique Theresa May sortant du 10 Downing street, le 6 mars |
Les deux parties continuent du buter sur le "filet de sécurité" ("backstop" en anglais), un dispositif qui prévoit, en dernier recours, le maintien du Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE afin d'éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande, membre de l'UE, et la province britannique d'Irlande du Nord, destinée à en sortir.
Vendredi soir 8 mars, le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a annoncé sur Twitter que l'Europe offrirait à la Grande-Bretagne (soit le Royaume-Uni sans l'Irlande du Nord) "la possibilité de quitter unilatéralement le territoire douanier unique", si elle le souhaitait.
Cette possibilité de "sortie unilatérale" n'est pas celle que demandait Londres, qui souhaitait une sortie de tout le territoire du Royaume-Uni sans exception. Elle revient de fait à une proposition qui avait déjà été formulée par les dirigeants européens à un stade antérieure des discussions.
"Avec une échéance très sérieuse qui se profile, ce n’est pas le moment de relancer de vieux débats", lui a répondu sur Twitter le ministre britannique chargé du Brexit, Steve Barclay. "Le Royaume-Uni a exposé clairement de nouvelles propositions. Nous devons maintenant convenir d'une solution équilibrée qui peut fonctionner pour les deux parties".
La proposition de Michel Barnier n'est "ni réaliste ni sensée", a réagi Nigel Dodds, député du parti nord-irlandais DUP, formation alliée au Parti conservateur de la première ministre Theresa May au parlement britannique. "Elle ne respecte pas l'intégrité constitutionnelle et économique du Royaume-Uni", a-t-il ajouté, regrettant un "retour un an en arrière" dans les discussions.
Il a estimé que la conclusion d'un accord de divorce était "possible", à condition néanmoins qu'il y ait "moins d'intransigeance" à Bruxelles.
Les tractations entre dirigeant Britanniques et Européens doivent se prolonger au cours du week-end. Michel Barnier a affirmé que ses équipes continueraient de "travailler intensément dans les jours qui viennent pour assurer que le Royaume-Uni quitte l'UE avec un accord".
Theresa May doit soumettre mardi 12 mars au vote des députés britanniques l'accord de retrait. Le texte, destiné à organiser une sortie ordonnée, avait été conclu initialement en novembre, mais rejeté - massivement - par la Chambre des Communes en janvier.
À quatre jours de ce vote décisif, la cheffe du gouvernement est donc montée au front. S'adressant aux parlementaires britanniques, elle a agité le spectre de l'incertitude pour les inciter à soutenir le texte. "Soutenez cet accord et le Royaume-Uni sortira de l'Union européenne. Rejetez-le et personne ne sait ce qui se produira", a-t-elle déclaré lors d'un discours à Grimsby (Nord-Est de l'Angleterre).