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| Marc-Olivier Fogiel, à Paris. |
| Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
"Avec beaucoup d’émotion mais le sentiment du devoir accompli, j’ai décidé, au terme d’un quinquennat, de quitter BFMTV", a annoncé M. Fogiel à ses équipes dans un mail lundi 22 juillet a pu consulter. Il a promis d'être présent à la rentrée pour effectuer une "transition douce".
Dans ce long message où il évoque les moments forts qu'il a vécus au sein de la rédaction et remercie ses équipes, il rappelle aussi les audiences de la "première chaîne info de France", malgré "des concurrents qui se renforcent".
"Quand je suis arrivé en 2019, l’audience de BFMTV était 2,6% de part d'audience (PDA). Elle est aujourd’hui à 3%", a-t-il affirmé, à propos de la chaîne suivie par 12,3 millions de téléspectateurs chaque jour.
Lancée en 2005 et première chaîne d'information en continu depuis 2008, BFMTV vient d'être détrônée pour la première fois par CNews, dans le giron du milliardaire Vincent Bolloré, en mai et juin.
Le départ de Marc-Olivier Fogiel s'accompagne de celui d'Hervé Béroud, jusqu'ici directeur général délégué à l'information au sein de RMC BFM. "Avec Hervé, nous avons décidé de partir pour de nouvelles aventures", a déclaré Marc-Olivier Fogiel, insistant sur une décision prise à leur "initiative".
C'est Fabien Namias, jusqu'alors directeur général adjoint de LCI, qui prendra la tête de BFMTV. Son départ de LCI prend effet immédiatement, a annoncé la chaîne.
Le directeur de l'information de Radio France et directeur de Franceinfo, Jean-Philippe Baille, succèdera quant à lui à Hervé Béroud. "En octobre, nous verrons partir à regret un grand professionnel qui a fait beaucoup pour franceinfo et l'information de Radio France", a salué sur X la patronne de Radio France Sibyle Veil.
Nouvelle ère
Ces bouleversements entérinent une nouvelle ère pour BFMTV : en juillet, la chaîne et sa radio sœur RMC sont passées sous la coupe de l'armateur CMA CGM, le milliardaire Rodolphe Saadé, qui a racheté leur maison mère Altice Media, entrainant le départ d'Arthur Dreyfuss, jusqu'alors à la direction d'Altice Media (BFMTV et RMC).
BFMTV vient en outre de traverser une zone de turbulences : en juillet, Marc-Olivier Fogiel a été mis en difficulté, avec d'autres figures ou ex-figures de la chaîne, par une enquête de Mediapart sur une "manipulation médiatique" en faveur de Nicolas Sarkozy dans l'un des volets de la tentaculaire affaire des financements libyens de la campagne présidentielle de 2007.
Il s'était défendu en évoquant un traitement "journalistiquement irréprochable" et s'était engagé à améliorer la charte garantissant l'indépendance de la rédaction.
Au cours de la saison écoulée, BFMTV a également perdu plusieurs de ses vedettes. Sa recrue star Laurent Ruquier a arrêté son émission quotidienne d'actualité en décembre, au bout de trois mois seulement. Avant lui, Bruce Toussaint était parti animer la nouvelle matinale de TF1, Aurélie Casse avait été débauchée par France 5 et Jean-Baptiste Boursier par LCI.
Nommé à la surprise générale à la tête de BFMTV en juin 2019, Marc-Olivier Fogiel avait remodelé un gros tiers de la grille et lancé la chaîne notamment sur la plateforme de streaming Twitch.
En 2020, la décision de NextRadioTV (ancien nom d'Altice Media) de supprimer dans le groupe de médias 330 à 380 CDI avait engendré une grève inédite. Finalement, ce seront 245 départs volontaires.
Il a aussi dû gérer l'affaire touchant le présentateur Rachid M'Barki, accusé d'avoir reçu de l'argent pour faire passer à l'antenne des brèves relatives à des oligarques russes, au Qatar, Soudan, Cameroun ou encore au Sahara occidental, et licencié pour faute grave en février 2022.
AFP/VNA/CVN
