>>Le fruit du dragon de Binh Thuân est exporté aux États-Unis
Les rayons de soleil donnent une couleur particulière aux vergers de Hàm Thuân Nam, dans la province de Binh Thuân (Centre). Une ambiance douce et tranquille, à l’ombre des feuilles jaunes des arbres aux senteurs agréables. Profitant de cet instant de repos privilégié, les cultivateurs n’oublient cependant pas les épreuves traversées pour désormais goûter cette quiétude.
Verger de fruits du dragon dans la province de Binh Thuân (Centre). |
La culture du fruit du dragon s’est fortement développée ces dernières années dans cette province où celui-ci est maintenant un des produits majeurs de son économie. Passée de 13.403 ha en 2010 à 16.464 ha en 2011, soit 9,7% au-delà du plan de 2015, et en avril 2012, elle a atteint les 18.000 ha. «Binh Thuân est aujourd’hui le plus grand producteur de fruits du dragon du Vietnam avec plus de 500.000 tonnes en moyenne par an», a indiqué Bui Dang Hung, président de l’Association des cultivateurs des fruits du dragon de cette province.
Ces fruits sont exportés dans 20 pays et territoires dont Hongkong, Taïwan, la Chine, l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, la Thaïlande, la Hollande, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, le Canada, les États-Unis... En 2011, le chiffre d’affaires à l’exportation a dépassé les 20 millions de dollars. Ce fruit est une spécialité locale fortement compétitive parmi les 11 variétés de fruits vietnamiens privilégiés par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Récolte des fruits du dragon dans le district de Hàm Thuân. |
C’est le fruit du dragon qui a permis aux agriculteurs locaux de faire fortune. Trân Van Sinh, cultivateur dans la commune de Hàm Thanh, district de Hàm Thuân Nam, a expliqué : «La vie de la population est de jour en jour plus aisée grâce au fruit du dragon. Avec 14 ha, j’en ai récolté environ 200 tonnes pour une recette de 2 milliards de dôngs et des bénéfices d’environ 800-850 millions de dôngs. Actuellement, je suis aux normes VietGAP pour la plupart de mes cultures afin de satisfaire aux normes d’exportation». Certains foyers ont des revenus annuels de 100 millions de dôngs minimum, tel Tô Huu Xa du district de Hàm Thuân Bac qui gagne aujourd’hui pas moins de 150 millions de dôngs par an.
Originaire d’Amérique centrale, le fruit du dragon est de la famille des cactacées, répandue dans les zones intertropicales. Il est présent sous deux espèces différentes: Hylocereus undatus pitahaya à chair blanche et Hylocereus purpursil pitahaya à chair rouge. La première est majoritairement cultivée en Asie du Sud-Est. Très faible en calories, le fruit est source de vitamine C. Le fruit du dragon vietnamien occupe 40% du marché européen, 42% en Israël et un large part en Thaïlande et en Colombie.
Qualité et hygiène avant tout
Selon le Service provincial de l’agriculture et du développement rural, Binh Thuân recense à présent 7.300 ha appliquant les normes VietGAP (Good Agriculture Practice) dans la production de fruits du dragon (dont 5.140 ha titulaires d’un certificat).
De plus, 159 autres hectares ont atteint les normes GlobalGAP et 1.440 ha disposent du code de la région fourni par l’APHIS (Animal and Plant Health Inspection Service) du département américain de l’Agriculture, condition obligatoire pour l’exportation vers les États-Unis. Binh Thuân a l’ambition que tous les vergers appliquent les normes VietGAP et GlobalGAP.
Les fruits du dragon répondent aux normes internationales. |
Réunir toutes les conditions pour parvenir à ces normes est un travail long et compliqué. Chaque coopérative agricole doit posséder au moins un hectare de terre capable d’accueillir un millier de plants. De plus, pour percevoir l’aide financière du projet, la coopérative doit répondre à des critères stricts en matière d’environnement : vergers éloignés des zones contaminées par des déchets industriels, des cimetières et des champs de combat. Sans oublier les normes sur l’eau d’arrosage : les puits d’irrigation doivent être obligatoirement couverts pour éviter que des insectes potentiellement destructeurs s’immiscent. L’investissement pour les infrastructures est également massif.
Binh Thuân recense 7.300 ha appliquant les normes VietGAP (Good Agriculture Practice) dans la production de fruits du dragon. |
D’après Bùi Dang Hung, président de l’Association des cultivateurs des fruits du dragon de Binh Thuân, la production doit répondre à la fois aux normes de qualité, d’hygiène mais aussi de prix. Selon Trân Van Nhut, directeur du Service provincial de l’industrie et du commerce, la province encourage à renforcer l’application des normes VietGAP, ainsi qu’à élargir les superficies appliquant les normes GlobalGAP.
La province de Binh Thuân prévoit de lancer un appel aux investisseurs dans la construction d’un laboratoire de rayonnement pour répondre aux normes requises à l’exportation. Selon Trân Van Nhut, le gouvernement a adopté l’introduction des fruits du dragon dans le programme national de promotion du commerce.
Le fruit du dragon de Binh Thuân a été certifié récemment par le Bureau américain des marques et des brevets commerciaux (USPTO - United States Patent and Trademark Office). La preuve que ce fruit occupe désormais une position de choix sur le marché américain. Cette certification offre également des perspectives étendues en matière d’exportations vers les autres pays.
Dang Huong/CVN