Biden promet de réparer les lacunes américaines en matière de lutte contre le blanchiment

L'administration Biden va annoncer lundi 6 décembre une stratégie de lutte contre la corruption, censée s'attaquer à deux grandes failles des États-Unis en matière de blanchiment : les transactions immobilières douteuses et l'utilisation de sociétés écran.

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Le président Joe Biden prononce un discours sur la lutte contre le COVID-19 le 2 décembre à Bethesda, en banlieue de Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous allons révéler la première stratégie gouvernementale américaine contre la corruption", a indiqué un haut responsable de l'administration lors d'une conférence téléphonique précédant l'annonce.

Deux champs d'action ressortent de ce programme du président Joe Biden, qui avait dans le passé qualifié la corruption de "cancer" pour les sociétés.

Il s'agit d'une part de durcir la réglementation des transactions immobilières pour éviter qu'elles ne servent à blanchir de l'argent provenant de trafics, de détournement de fonds publics ou de pots-de-vin.

Et d'autre part d'augmenter la transparence financière en identifiant mieux qui se cache derrière les sociétés écran.

"Les États-Unis étant la première économie mondiale, nous sommes conscients d'avoir une responsabilité particulière dans la correction de nos propres insuffisances", a dit la même source.

Cela passe, selon elle, par une meilleure identification des "bénéficiaires effectifs", c'est-à-dire les réels propriétaires d'actifs financiers placés dans des sociétés écran et autres coquilles vides enregistrées sous d'autres noms.

Le Congrès américain a adopté en janvier dernier une loi imposant aux sociétés américaines de déclarer au gouvernement fédéral leurs bénéficiaires effectifs. Il s'agit là d'une rupture pour les États-Unis, où la législation en la matière peut être extrêmement souple - par exemple dans des États comme le Delaware, fief de Joe Biden.

La Maison Blanche veut aussi mieux réguler les transactions immobilières, en particulier quand les paiements se font en liquide. "Le marché immobilier américain continue d'être utilisé comme un moyen de blanchir de l'argent", constate le département du Trésor dans un communiqué.

Dans un rapport publié en août dernier sous le titre "Pourquoi le marché immobilier américain fait rêver les kleptocrates", l'organisation non-gouvernementale Global Financial Integrity (GFI) avait estimé qu'en cinq ans, au moins 2,3 milliards de dollars d'argent sale avaient été blanchis via des transations immobilières aux États-Unis.

"Pourtant les États-Unis sont le seul pays du G7 qui n'oblige pas les professionnels de l'immobilier à respecter les lois et règlements anti-blanchiment", avait déploré GFI.


AFP/VNA/CVN

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