Biden dispose de peu d'outils pour arrêter l'inflation à court terme

Le président Joe Biden a promis de tout mettre en œuvre pour inverser la courbe des prix qui ont atteint un sommet en octobre aux États-Unis. Pour sa ministre des finances Janet Yellen, supprimer les droits de douane sur les biens chinois pourrait y contribuer.

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Une station-service est photographiée à Wilmington, Delaware, le 12 novembre.
Photo : AFP/VNA/cVN

Mais l'administration Biden dispose en fait de peu d'outils pour arrêter, à court terme, l'accélération de la hausse des prix à la consommation.
Pourquoi cette poussée d'inflation ?
La hausse des prix est directement liée à la reprise économique après la récession de 2020 qui a provoqué une inadéquation entre l'offre et la demande dans un contexte de pandémie inachevée et d'une pénurie de main d'oeuvre.
Résultat, en octobre, les prix ont augmenté de 6,2% comparé à octobre 2020, selon des statistiques officielles, du jamais-vu depuis trente ans.
Hausse des taux d'intérêt
Relever les taux d'intérêt brutalement serait une mesure efficace mais politiquement très impopulaire car cela rehausse le coût du crédit. C'est aussi une prérogative de la Banque centrale américaine (Fed), institution indépendante. Cette mesure est en outre risquée alors que le marché de l'emploi n'a pas encore retrouvé ses niveaux d'avant crise.
Au cours de la dernière période de haute inflation dans les années 70 et au début des années 80, le président de la Réserve fédérale (Fed) Paul Volcker avait lui-même vaincu l'inflation en portant les taux d'intérêt à des niveaux records.
Quels leviers pour Joe Biden ?
"Il n'y a pas grand-chose que l'administration puisse faire par elle-même pour résoudre le problème actuel de l'inflation, au-delà d'essayer de convaincre les ports, les entreprises de logistique, etc, d'augmenter leur capacité", souligne Andrew Hunter, économiste chez Capital Economics.
Selon lui, "le seul levier clé sur lequel l'administration a un contrôle partiel, avec le Congrès, est la politique budgétaire". "Mais cela n'est pas une solution facile", note-t-il, puisqu'il s'agirait d'essayer de faire baisser l'inflation en organisant une forte contraction de la demande, en augmentant par exemple les impôts ou en réduisant les dépenses. Inenvisageable pour le moment pour Joe Biden qui n'a plus la cote dans les sondages.
Plans Biden contre problèmes de logistique
Le principal conseiller économique du président, Brian Deese, a assuré dimanche 14 novembre que les plans économiques de Joe Biden auraient un impact positif sur les prix.
Le programme consacrant 1.200 milliards d'USD à des dépenses d'infrastructures, dont la loi sera signée lundi 15 novembre par Biden, va "aider à faire circuler les marchandises plus librement et à moindre coût", a-t-il argué sur NBC.
Et selon lui, l'autre grand plan, de 1.750 milliards d'USD de dépenses sociales et d'investissements dans la transition énergétique, encore en discussions au Congrès, ne créera pas de pressions inflationnistes, "au contraire".
"Le problème est que de telles politiques prennent généralement des années pour commencer à avoir un impact sur l'approvisionnement potentiel de l'économie", a souligné M. Hunter. Non seulement, ces plans "ne permettront pas de contenir l'inflation maintenant" mais encore, ils pourraient "l'augmenter encore s'ils se traduisent par une nouvelle expansion budgétaire à court terme qui stimule la demande".
Supprimer des droits de douane punitifs
Les droits de douane imposés par l'administration Trump sur des produits chinois représentant l'équivalent de 370 milliards d'USD d'importations américaines annuelles sont toujours en place.
Janet Yellen a estimé dimanche 14 novembre sur CBS que la suppression de ces surtaxes "ferait une différence" pour l'inflation.
Une analyse discutable, selon Andrew Hunter. Il note que lors de leur imposition en 2018/19, l'augmentation des prix avait été limitée, compensée par les fluctuations des taux de change, des entreprises rognant sur leurs marges et des importations réacheminées via des pays tiers comme le Vietnam ou la Corée.
Si les tarifs étaient supprimés maintenant, le renminbi chinois pourrait s'apprécier par rapport au dollar, les entreprises augmenteraient "leurs marges en ne répercutant pas les économies de coûts sur les consommateurs, en particulier lorsque la demande des consommateurs est toujours très forte", estime-t-il.
Réserves stratégiques
Le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer a, lui, exhorté dimanche 15 novembre à utiliser les réserves de pétrole d'urgence dans le but de réduire les prix de l'essence.
Mais à l'heure des promesses sur la lutte contre le changement climatique, la Maison Blanche soupèse encore l'opportunité de se servir de cette prérogative rarement utilisée et dont l'impact sur le coût des carburants à la pompe ne serait que provisoire.
Favoriser la production aux
États-Unis
L'administration Biden voudrait bien faire revenir la production aux
États-Unis notamment de semi-conducteurs dont la pénurie a entraîné une augmentation des prix. Mais là encore, cela n'aura pas d'effet à court terme.

AFP/VNA/CVN

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