Au terme d'une session extraordinaire, convoquée à la demande du gouvernement serbe, les députés ont adopté ce texte accusant les autorités kosovares albanaises d'avoir "tenté de changer la situation sur le terrain par le recours à la force".
Le parlement demande au gouvernement de "défendre les intérêts de la République de Serbie et du peuple au Kosovo (...) en premier lieu, jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée" pour parer à la situation, ce qui doit être fait "par un dialogue entre Belgrade et Pristina", selon la déclaration adoptée.
La crise actuelle a commencé le 25 juillet après la décision du gouvernement de Pristina de déployer sur deux postes-frontières dans le Nord du Kosovo des unités spéciales de la police pour y installer des douaniers et policiers chargés d'assurer l'application d'un embargo commercial sur les importations de produits serbes, décrété le 20 juillet.
Cette détermination de Pristina d'établir son contrôle dans cette région, pour la première fois depuis la proclamation de son indépendance en 2008.
La population dans le Nord du Kosovo, limitrophe de la Serbie du Sud, est presque exclusivement serbe. Les Albanais sont majoritaires dans l'ensemble du Kosovo.
Dans des incidents qui sont survenus, un policier kosovar a été tué et un des deux postes-frontières litigieux a été incendié par une centaine de jeunes encagoulés.
La force de l'OTAN au Kosovo (Kfor) a pris le 28 juillet le contrôle des deux postes-frontières pour empêcher que les violences prennent de l'envergure. Le passage y est interdit suite aux incidents, mais l'agence serbe Tanjug a rapporté que l'un d'entre eux était ouvert dimanche soir pour les véhicules transportant des passagers, mais restait fermé pour ceux transportant des marchandises.
Lors des débats
au parlement, qui ont duré pendant dix heures, le négociateur serbe pour le dialogue avec le Kosovo, Borko Stefanovic, a affirmé que la situation était "dramatique" et qu'elle prenait "l'ampleur d'un état d'urgence et presque d'un conflit armé".
Selon les médias serbes, au moins trois villes du Nord du Kosovo -Lesak, Leposavic et Mitrovica-Nord -, étaient confrontées le 31 juillet à une pénurie de denrées alimentaires et de médicaments.
Des livraisons dans ces localités sont essentiellement assurées par la Serbie, mais le pain et le lait n'étaient plus livrés à cause de la fermeture des postes-frontières, a rapporté l'agence serbe Beta.
La force de l'OTAN au Kosovo a, de son côté, assuré dans un communiqué diffusé dimanche que la situation au Kosovo était calme.
Le parlement serbe appelle par ailleurs la communauté internationale à condamner les actes unilatéraux pris par le gouvernement de Pristina depuis quelques jours, qui menacent la paix, la stabilité et la possibilité d'un compromis.
Il souligne par ailleurs l'importance de protéger la vie, les biens et les libertés de tous habitants du Kosovo, en particulier les Serbes et les populations non albanaises.
AFP-Xinhua/VNA/CVN