>>La Belgique arrête un suspect pour tentative d'assassinat terroriste
Deux policières ont été blessées le 6 août 2016 à la machette devant l'hôtel de police de Charleroi, au Sud de la Belgique. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'auteur "n'est pas encore identifié", a dit le Premier ministre belge Charles Michel, interrogé dans la soirée par la chaîne RTL-TVI. "Mais cela semble être de nouveau une attaque avec une connotation terroriste", a-t-il ajouté.
"Le décès de l'agresseur à la machette est confirmé", a indiqué de son côté la police de Charleroi sur son compte Twitter, après avoir dans un premier temps affirmé qu'il était encore en vie.
L'agresseur est arrivé aux alentours de 16h00 devant l'hôtel de police. "Il a immédiatement sorti une machette du sac de sport qu'il portait et il a porté des coups très violents au visage de deux policières qui se trouvaient de faction en face de l'hôtel de police en criant +Allah Akbar+ (Dieu est grand)", a expliqué le porte-parole de la police de Charleroi, David Quinaux, au micro de RTL-TVI.
C'est une troisième policière qui a alors ouvert le feu et abattu l'assaillant, décédé plus tard à l'hôpital. "Les deux collègues sont hors de danger", a précisé la police de cette ville de Wallonie, située à une soixantaine de kilomètres au sud de Bruxelles.
Selon l'agence Belga, une des policières a été atteinte "à hauteur du visage", tandis que sa collègue n'était que "très légèrement touchée". Peu après 20h00, une forte présence policière était encore visible devant l'hôtel de police, avec une dizaine de véhicules et une vingtaine d'agents, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette agression survient alors que le niveau d'alerte terroriste en Belgique, touchée le 22 mars par des attentats dans sa capitale, Bruxelles, était au niveau 3 (correspondant à une menace "possible et vraisemblable) sur une échelle en comprenant quatre.
Acte ignoble
Réuni après l'agression, l'organisme chargé de son évaluation "ne modifie - pour l'instant- pas le niveau actuel de menace (général et pour la police), et continue à suivre la situation", a indiqué dans la soirée le ministre belge de l'Intérieur Jan Jambon, qui a dénoncé un "acte ignoble", sur son compte Twitter.
Sur le qui-vive, la police belge a effectué des dizaines de perquisitions antiterroristes depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, préparés depuis la Belgique et auxquels ont participé des jihadistes belges.
Le 30 juillet, deux personnes ont été interpellées en Wallonie, dans la région de Mons (ouest) et à Liège (est), soupçonnées d'être en lien avec des projets d'attentats, selon le parquet fédéral belge.
La justice belge avait précisé que ces arrestations n'étaient pas en lien avec l'enquête sur les attentats du 22 mars à l'aéroport international de Bruxelles et dans la station de métro Maelbeek, qui avaient fait 32 morts.
Le 25 juin dernier, la police avait arrêté deux hommes lors d'opérations antiterroristes à Verviers (est) et à Tournai, près de la frontière française. Ils ont été inculpés de "participation aux activités d’un groupe terroriste". Selon des médias belges, l'un des suspect aurait projeté de se faire exploser pendant une des retransmissions publiques organisées en Belgique à l'occasion de l'Euro 2016 de football.
Au moins quatre suspects clés des attentats de Paris en novembre ont été remis par la Belgique aux autorités françaises dans le cadre de l'enquête sur les attaques de Paris, dont Salah Abdeslam, soupçonné d'y avoir joué un rôle de premier plan.
D'autres personnes visées par un mandat d'arrêt des juges français doivent être prochainement remises à la France: Mohamed Bakkali, soupçonné d'avoir loué un véhicule et des planques belges ayant servi à la préparation des attentats de Paris et de Bruxelles. Selon le ministère belge de l'Intérieur, il y a 457 Belges partis combattre à un moment ou un autre en Syrie ou en Irak, ou ayant eu l'intention de s'y rendre, dont près d'un tiers de femmes et d'enfants.
Sur ces 457 personnes ayant rejoint ou tenté de rejoindre les rangs des groupes jihadistes, 266 sont toujours en Syrie ou en Irak, dont 90 sont portées disparues et ont vraisemblablement été tuées, selon des chiffre de l'Organe belge de coordination de l'analyse de la menace (Ocam).