Avec Maradona, Del Piero et Trézéguet, le match "pour la paix" de François

Maradona, Buffon, Baggio contre Zanetti, Del Piero, Trézéguet... Le "match interreligieux pour la paix" voulu par le pape François pour dépasser les discriminations religieuses et culturelles au Stadio Olimpico aura parfaitement respecté ces consignes.

"Personne ne doit jouer sa propre partie", avait demandé le pape aux joueurs avant le début du match, dans un message vidéo depuis le Vatican.

Dans un stade où régnait une réelle ferveur, mais seulement à moitié plein, les joueurs ont fraternisé et semblaient particulièrement détendus, même si le jeu manquait parfois de vigueur.

Le pape François pose avec un ballon avant un match de football interreligieux pour la paix, le 1er septembre 2014 au Vatican.
Le pape François pose avec un ballon avant un match de football interreligieux pour la paix, le 1er septembre 2014 au Vatican.

Le match s'est achevé sur un six-trois, l'équipe de Maradona, Roberto Baggio, Gianluigi Buffon ayant été battue par celle d'Alessandro Del Piero, David Trézéguet et Javier Zanetti.

Le trophée, un olivier en métal argenté, a été remis aux gagnants.

Pour clore la soirée, des joueurs ont lu dans huit langues un court manifeste pour la paix.

"Nous avons besoin de la paix, et cela est vrai dans le monde entier", a commenté le "Pibe de Oro", Maradona, qui, infatigable à 53 ans, a joué tout au long des deux mi-temps et a été la star de la soirée.

La soirée était retransmise en mondiovision par la chaîne publique de télévision italienne RAI. Le pape n'avait pas prévu de suivre le match, ne regardant pas la télévision.

La chanteuse argentine Tini Stoessel, surnommée "Violetta", a interprété Imagine de John Lennon. Puis, des représentants de toutes les religions ont planté dans un grand pot blanc un olivier, symbole de la paix, comme l'avait recommandé François, avant les embrassades chaleureuses entre les joueurs et le coup de sifflet.

Au total, une cinquantaine de joueurs de différentes religions étaient présents dans le stade, dont une dizaine d'anciens joueurs comme Maradona.

Dans l'après-midi, le pape avait exalté devant eux au Vatican "une culture de la rencontre" et des "valeurs universelles", transcendant religions et différences et qui se retrouvent dans le foot.

Sans faire allusion aux nombreux conflits armés parfois dus à des rivalités religieuses, François a souligné la possibilité pour les croyants de "conserver leur identité" dans le sport. "La religion doit être vecteur de paix, non de haine", a-t-il insisté.

Le pape a salué les joueurs un à un, puis a volontiers posé au milieu d'eux, un ballon dans les mains.

Rencontre de "deux puissances"

Diego Maradona, arrivé au Vatican le visage caché par des lunettes noires en compagnie d'une trentaine de personnes le serrant de près, a offert à son compatriote un maillot aux couleurs de l'Argentine et l'a embrassé.

Les footballeurs Gianluigi Buffon et Andrea Pirlo posent avec le pape François au Vatican avant un match interreligieux pour la paix, le 1er septembre 2014.
Les footballeurs Gianluigi Buffon et Andrea Pirlo posent avec le pape François au Vatican avant un match interreligieux pour la paix, le 1er septembre 2014. 

"Nous avons un grand (pape). Cela me remplit de fierté, comme tous les Argentins, car il est humain, on peut le toucher, l'embrasser. Moi, à l'autre (Jean Paul II, ndlr), j'avais dû lui baiser l'anneau", a-t-il déclaré à la télévision argentine.

Interrogé sur les mots qu'il avait dits au pape, Maradona a répondu : "Je lui ai dit que c'était la rencontre de deux puissances."

Le match a été organisé par un autre Argentin, Javier Zanetti, fervent catholique et promoteur de cette idée née à l'occasion d'une rencontre avec François en 2013.

Les joueurs avaient dû "souscrire un manifeste" par lequel ils adhéraient aux valeurs de paix, de tolérance religieuse et de dialogue.

La présence de joueurs israéliens a cependant provoqué le forfait de l'Égyptien Abou Treika, qui a refusé de jouer avec des "sionistes".

Le nouveau sélectionneur de l'équipe d'Argentine Gerardo "Tata" Martino et l'entraîneur d'Arsenal Arsene Wenger avaient sélectionné les deux équipes, "Scholas" et "Pupi".

Les fonds recueillis iront à un projet cher au pape à Buenos Aires, "Un'Alternativa di vita", qui soutient des enfants défavorisés.

AFP/VNA/CVN

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