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Lors du référendum de juin 2016 sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, l'Irlande du Nord avait voté à 56% en faveur du maintien dans le giron européen - mais à l'échelle nationale, le Brexit était sorti gagnant avec 52% des voix.
Ce soutien a considérablement crû depuis, selon une étude menée par la Queen's University Belfast, qui a sondé plus de 1.000 Nord-Irlandais: 69% d'entre eux pensent aujourd'hui que leur pays devrait rester dans l'UE.
"Il devient de plus en plus clair que le soutien au maintien monte et monte en Irlande du Nord", a commenté Colin Harvey, de la Queen's University, lors d'une conférence organisée à Londres par le centre de réflexion "The UK in a Changing Europe".
"Je pense qu'il serait extrêmement périlleux et dangereux d'ôter toute signification à ce soutien", a-t-il ajouté.
Référendum
Contrairement à l'Écosse, qui s'est également prononcée contre le Brexit, l'Irlande du Nord pourrait techniquement demeurer au sein de l'UE en se prononçant par référendum pour la réunification avec l'Irlande voisine.
La possibilité d'un référendum sur le rattachement au voisin du sud est prévue dans l'accord de paix du Vendredi saint qui avait mis fin, en 1998, à trente ans de conflit entre unionistes majoritairement protestants et républicains catholiques. Concrètement, le pouvoir d'appeler à une telle consultation revient à Londres, lorsque le gouvernement britannique estimera qu'une majorité est favorable à la réunification.
Selon l'étude de la Queen's University, 47% des répondants sont favorables à un tel référendum après le Brexit, que seul le parti républicain Sinn Fein a jusqu'ici appelé de ses vœux, même si seuls 21% soutiennent une réunification.
Le désir de réunification est plutôt faible au sein de la communauté protestante, tandis que l'opinion catholique est plus divisée et "fortement dépendante" de l'issue des négociations de sortie avec Bruxelles, selon l'étude.
Alors que le gouvernement britannique veut tourner le dos à l'union douanière européenne et au marché unique, 61% des Nord-Irlandais veulent au contraire y rester. Un Brexit dur, combiné à un ralentissement économique, rendrait la perspective d'une unité irlandaise "particulièrement attirante" pour les catholiques de la province.
AFP/VNA/CVN