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Un manifestant tire avec un mortier artisanal durant des affrontements entre étudiants et police anti-émeutes à Managua, le 28 mai. |
"La délégation gouvernementale et l'Alliance civique pour la justice et la démocratie ont exprimé leur volonté de renouer le dialogue national", ont annoncé les deux parties dans un communiqué au terme d'une réunion organisée par la Conférence épiscopale du pays.
Elles ont convenu de "revenir à la table de négociation plénière afin de reprendre la discussion sur le thème de la démocratisation", à une date qui sera arrêtée par les évêques.
Les opposants se sont engagés à "alléger" les barrages routiers, une des principales demandes du gouvernement. Lundi 28 mai, 51 barrages routiers étaient recensés.
La déclaration a été signée par trois représentants de chacune des deux parties, réunies en commission mixte à la demande des évêques. Ces derniers voulaient relancer le dialogue suspendu mercredi dernier 22 mai.
Le gouvernement avait alors refusé de discuter de la proposition de l'opposition d'avancer l'élection présidentielle prévue pour 2021 pour précipiter le départ de Daniel Ortega. Héros de la révolution sandiniste qui a renversé la dictature en 1979, ce dernier avait ensuite gouverné le pays jusqu'en 1990 avant de revenir au pouvoir depuis 2007.
Dans leur communiqué commun, gouvernement et opposition ont appelé "à la fin de tout type de violence et à l'application des recommandations formulées par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH)", qui a appelé à la fin de la répression et au respect du droit de manifester. Dans un rapport publié le 22 mai, la CIDH avait conclu à un usage excessif de la force publique pour réprimer les manifestations antigouvernementales.
Le communiqué appelle en outre à ne pas s'attaquer aux médias, condamnant à la fois l'incendie lundi 28 mai du siège de la radio pro-gouvernementale Radio Ya et la répression contre des étudiants de l'École d'ingénieurs de Managua. De violents affrontements entre ces étudiants et les forces anti-émeutes ont fait une vingtaine de blessés et trois journalistes au moins ont été agressés dont deux de l'agence espagnole EFE.
AFP/VNA/CVN