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Le défenseur de Liverpool, Andy Robertson, à la lutte avec Gareth Bale du Real Madrid en finale de Ligue des champions à Kiev, le 26 mai 2018. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
De Benzema, Kroos et Modric, quadruples vainqueurs de la C1, à Mané, Salah, Firmino ou Van Dijk, couronnés en 2019 avec les Reds, nombre de joueurs fouleront la pelouse du Stade de France en ayant déjà soulevé le plus prestigieux des trophées européens.
Surtout, depuis 2011, les clubs espagnols (huit fois) et anglais (sept fois) représentent les deux tiers des finalistes de Ligue des champions, loin devant les écuries allemandes (quatre fois), la Juventus Turin (deux apparitions) et le PSG en 2020.
Il faut même remonter à la folle campagne 2003-2004 pour trouver un vainqueur hors des quatre grands championnats européens, le FC Porto, même si l'Ajax Amsterdam s'est hissé jusqu'en demi-finales en 2019.
"Il y a une concentration indéniable pour les trophées les plus recherchés, qui va de pair avec le creusement des écarts économiques", résume Raffaele Poli, responsable de l'Observatoire du football CIES de Neuchâtel.
Sans incertitude, quelle "magie" ?
Le constat vaut "entre les ligues", puisque le championnat anglais "écrase les autres" en termes de droits TV, mais également dans chaque pays, où de "grandes marques globales qui se monnaient à l'échelle mondiale" balaient la concurrence domestique.
Et la manne croissante des compétitions européennes accentue le phénomène, malgré les "versements de solidarité" aux clubs non participants, en gonflant encore les poches des cadors et leur capacité à empiler les talents.
Dans ces conditions, la C1 est-elle si différente de l'éphémère "Super Ligue", projet privé de tournoi semi-fermé lancé l'an dernier par douze grands clubs, dont Liverpool et le Real Madrid, avant de capoter face à l'indignation générale ?
La question est cruciale pour l'UEFA, qui défend son modèle de compétition "ouverte" pour justifier son monopole, mais aussi pour nombre d'amoureux du foot européen, attachés au principe d'incertitude sportive autant qu'à la réussite de leur club de cœur.
Mais si le président de l'instance Aleksander Ceferin avait fait de "l'équilibre compétitif" un objectif majeur pour préserver "la magie du jeu", dès 2017, les pistes tardent à se concrétiser, et le sujet n'a pas été abordé lors du récent congrès mi-mai à Vienne.
Répartition à négocier
Les idées circulent pourtant depuis des années, depuis la limitation réglementaire des effectifs ou des transferts jusqu'à "une meilleure répartition des revenus" tirés des joutes européennes, rappelle Raffaelle Poli.
Reste à composer avec les "très fortes réticences des clubs les plus riches", ajoute l'économiste, sur lesquels repose en grande partie l'attractivité de la C1 et qui rendent peu probable toute réforme radicale.
Fraîchement remanié, le "fair play financier" introduit en 2010 intègrera à partir de 2023-2024 une forme atténuée de "plafond salarial", en fonction des revenus de chaque club participant aux compétitions européennes.
Pour les écuries les plus prospères, il restera néanmoins possible de verser des salaires et commissions de transfert hors de portée d'une grande partie de la concurrence, voire de régler d'éventuelles amendes.
Pas non plus de révolution à attendre du nouveau format de la Ligue des champions au-delà de 2024, avec son mini-championnat à huit journées en guise de première phase, puis sa phase à élimination directe inchangée.
Certains détracteurs redoutent même que les huit matches de la première phase (au lieu de six) ne favorisent un peu plus les grands clubs, en réduisant l'aléa sportif.
En revanche la future répartition des recettes - sur laquelle aucun accord n'est encore intervenu - promet d'être âprement disputée, d'autant que l'augmentation du nombre de rencontres rend la C1 plus lucrative que jamais.