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Des manifestants rassemblés contre un congrès du parti d'extrême droite allemand AfD à Riesa, dans l'Est du pays, le 11 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La colère des (partis) établis augmente de jour en jour. Pourquoi ? Parce que nous avons du succès", a lancé Alice Weidel, la cheffe de file de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), à l'ouverture d'un congrès à Riesa, dans l'est du pays, un bastion du parti d'extrême droite.
L'AfD pointe en deuxième position des sondages pour les élections du 23 février, gagnant encore du terrain selon une étude parue samedi qui crédite la formation de 22% des suffrages, derrière les conservateurs du camp CDU/CSU autour de 30% mais devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz autour de 16%.
"Dépassons la CDU, ce parti d'escrocs", a exhorté Alice Weidel, investie par le parti pour conquérir la chancellerie allemande.
Le début d'année est porteur pour la formation à la rhétorique antimigrant et qui prône un rapprochement avec la Russie : elle a reçu le soutien d'Elon Musk, allié et appui financier de Donald Trump avec lequel Mme Weidel a dialogué plus d'une heure cette semaine lors d'un échange public sur le réseau social X du milliardaire.
"Remigration"
L'AfD lorgne aussi sur l'Autriche voisine où le chef du parti nationaliste et xénophobe FPÖ s'est vu confier la responsabilité de former un gouvernement avec la droite.
Comme en Autriche cette semaine où se sont tenus des rassemblements contre l'extrême droite, quelque 10.000 manifestants, selon la police, ont dénoncé à Riesa les projets de l'AfD.
Aux cris de "Non aux nazis", ils ont perturbé les accès au centre de la ville saxonne, située entre Leipzig et Dresde, retardant le début du congrès.
Dénonçant une foule "gauchiste et violente", des "nazis peints en rouge", Alice Weidel a décliné devant les 600 délégués du parti son "plan d'avenir pour l'Allemagne, auquel nous nous attellerons au cours des 100 premiers jours de notre participation au gouvernement".
La droite comme la gauche allemandes ont exclu de s'allier avec l'extrême droite.
La politique migratoire de l'AfD prévoit de "fermer complètement les frontières et refouler tous les clandestins et les sans-papiers", "quitter le système d'asile de l'UE" et "procéder à des expulsions à grande échelle", a-t-elle énuméré.
"Si cela doit s'appeler remigration, alors cela s'appellera remigration", a martelé Alice Weidel, assumant ce concept d'expulsion massive de personnes étrangères ou d'origine étrangère.
"L'AfD, c'est la ruine"
Alice Weidel, cheffe de file de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), à l'ouverture d'un congrès à Riesa, dans l'Est du pays, le 11 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous sonnerons la fin du tournant énergétique et l'abandon de la politique climatique de l'UE", a encore lancé la députée de 45 ans, en listant une série de mesures : maintien des centrales à charbon, "démolition" des éoliennes, reprise des achats de gaz russe, relance du gazoduc Nord Stream relié à la Russie et partiellement endommagé par une explosion après le début de l'invasion de l'Ukraine.
La feuille de route du parti prévoit aussi une sortie de l'UE et de l'euro.
Parmi les manifestants rassemblés dans un froid mordant, Julia, la vingtaine, a dit à l'AFP être venue pour dénoncer un parti synonyme "d'exclusion, de comportement discriminatoire, de haine et d'agitation".
"L'AfD pour l'Allemagne, c'est la ruine. Le naufrage implacable, c'est l'AfD", a asséné Dorothea, du collectif "les grands-mères contre l'extrême droite".
La retransmission de la première journée du congrès, prévu tout le week-end, a été partagée par le compte X d'Elon Musk et plus de 4 millions d'utilisateurs y étaient connectés samedi en fin de journée, selon le réseau social.
Au même moment, seules 45.000 personnes suivaient la retransmission en direct sur le compte X de l'AfD.
La police a fait état d'incidents avec des groupes de manifestants tentant de forcer des barrages et de six blessés légers parmi les forces de l'ordre. Les organisateurs ont dénoncé l'emploi par les forces de l'ordre de gaz poivré et des coups portés.
Un député régional de gauche radicale qui observait les manifestations a été blessé par un coup de poing au visage de la police, a dénoncé son parti. La police a présenté ses excuses et a ouvert une enquête.
AFP/VNA/CVN