Aux prises avec Trump, Pékin se résout à soutenir l'économie

Confronté aux effets de la guerre commerciale que lui a déclarée Donald Trump, le gouvernement chinois se résout à des mesures de soutien à l'économie, reléguant au second plan la lutte contre l'endettement et les risques financiers.

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Le président américain Donald Trump (gauche) et son homologue chinois Xi Jinping.

Pékin a fini par le reconnaître la semaine dernière: les droits de douane punitifs imposés par le président américain auront un impact sur la croissance chinoise qui a déjà légèrement ralenti à 6,7% au dernier trimestre.

Face à ces "incertitudes extérieures", le gouvernement chinois s'est réuni lundi  23 juillet autour du Premier ministre Li Keqiang pour adopter une série de mesures fiscales et financières destinées à soutenir la demande intérieure.

Un changement de pied bien accueilli par les places boursières chinoises, qui ont dévissé ces dernières semaines avec le début des tensions commerciales: Hong Kong comme Shanghai gagnaient 1,42% mardi 17 juillet en début d'après-midi et Shenzhen 1,35%.

Selon un communiqué diffusé lundi soir 23 juillet par le gouvernement, Pékin va suivre "une politique budgétaire plus active", autorisant un plus grand nombre d'entreprises à déduire de leurs impôts leurs dépenses de recherche et développement.

La Chine va en outre accélérer son rythme d'émission "d'obligations spéciales" en faveur des projets d'infrastructures des collectivités locales, d'un montant total de 1.350 milliards de yuans pour cette année. Et le gouvernement "intensifiera ses efforts" pour attribuer une enveloppe de prêts de 140 milliards de yuans (17 milliards d'euros) à 150.000 petites entreprises chaque année.

Quant à l'investissement privé, il sera encouragé dans des secteurs tels que les transports, les télécommunications, le pétrole et le gaz. "Le gouvernement chinois signale clairement qu'il est prêt à défendre la croissance", observent les économistes de la banque ANZ.

Mais le dilemme économique de Pékin reste entier: soutenir l'activité au péril de la dette ou bien réduire l'endettement au risque de tuer la croissance. "La charge budgétaire additionnelle de ces mesures est minimale rapportée au PIB et aux dépenses du budget 2018", relève George Zhu, de l'agence de notation Moody's. "Mais si cela devait conduire à un nouvel accroissement de la dette (...) nous y verrions un impact négatif pour le crédit" du gouvernement chinois, avertit-il.

AFP/VNA/CVN

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