>>Guerre commerciale: le G20 Finances remonte au front à Buenos Aires
>>Commerce: Donald Trump fustige la politique monétaire de l'UE et la Chine
Le président argentin Mauricio Macri (gauche) accueille la présidente du FMI, Christine Lagarde, le 20 juillet à Buenos Aires. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Vendredi 20 juillet, le président américain Donald Trump s'est dit prêt à imposer des taxes punitives sur la totalité des importations chinoises, qui représentaient 500 milliards de dollars en 2017.
Jusque-là, le protectionnisme américain face aux produits chinois se focalisait sur l'acier et l'aluminium, pour protester contre les subventions et les crédits à l'exportation octroyés par Pékin.
"Je ne le fais pas à des fins politiciennes, je le fais pour faire ce qui est bon pour notre pays", a-t-il assuré, accusant la Chine d'"arnaquer" depuis longtemps les États-Unis, avec des pratiques "déloyales" et du "vol de propriété intellectuelle".
Aux conflits commerciaux, s'ajoutent des tensions monétaires.
"La Chine, l'Union européenne et les autres manipulent leurs monnaies en baissant leurs taux d'intérêt alors que les États-Unis augmentent leurs taux avec un dollar devenant de plus en plus fort, jour après jour, ce qui dégrade notre compétitivité", a encore dénoncé le président américain, critiquant aussi la hausse des taux d'intérêts de la Fed.
Émissaire américain
Pekin accuse Washington de vouloir provoquer "la pire guerre commerciale de l'histoire économique" et réagi en imposant de nouvelles taxes sur des produits américains.
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, dépêché en Argentine samedi et dimanche (21 et 22 juillet), "répondra aux inquiétudes sur la politique commerciale", a fait savoir un haut fonctionnaire du Trésor.
Des pourparlers bilatéraux sont prévus entre Mnuchin et ses pairs français, allemand, japonais, canadien, sud-coréen, italien et mexicain.
Cette semaine, le Fonds monétaire international (FMI) a maintenu sa prévision de croissance mondiale à 3,9% pour 2018 et 2019 mais sa directrice générale, Christine Lagarde, a souligné qu'il s'agissait probablement d'un plafond.
Et Maurice Obstfeld, économiste en chef du Fonds, a en outre estimé que les tensions commerciales constituaient "la menace la plus grande à court terme pour la croissance mondiale".
D'autant que le protectionnisme de la Maison Blanche affecte non seulement Pékin mais encore ses principaux partenaires tels que l'Union européenne, le Canada ou le Mexique.
Les menaces de taxes et accusations de Donald Trump seront au cœur des discussions du G20. |
Europe préoccupée
Pour tenter d'apaiser les relations avec les États-Unis, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, se rend mercredi à Washington où il rencontrera le président américain.
D'après la chancelière allemande Angela Merkel, l'Europe est "prête" à riposter si les États-Unis relèvent ses taxes sur les importations de véhicules européens, une grande préoccupation pour les constructeurs automobiles allemands.
Elle a toutefois déclaré que "des représailles aux droits de douanes américains" seraient "la plus mauvaise solution".
Autre tension UE - États-Unis, la demande de Washington d'isoler économiquement l'Iran a été rejetée par les Européens qui ont adopté un instrument juridique pour protéger les entreprises européennes présentes dans ce pays, qui entrera en application le 6 août, date du premier volet des sanctions américaines.
En vertu du principe d'extraterritorialité du droit américain, Washington compte pénaliser entreprises et personnes physiques qui commercent avec l'Iran. Nombre de grandes entreprises européennes, comme le groupe pétrolier Total, ont décidé de se retirer d'Iran s'ils ne sont pas exemptés des sanctions américaines.
Pour l'instant, Washington a refusé d'en dispenser les entreprises européennes après avoir dénoncé l'accord sur le nucléaire avec l'Iran.
Le G20 Finances abordera ce week-end les menaces qui planent sur la croissance mondiale et les risques de crise dans les pays émergents.
Les travaux des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales devaient débuter samedi à 14h30 (17h30 GMT) et se poursuivre dimanche 22 juillet. C'est la troisième réunion ministérielle de l'année après celle de mars, à Buenos Aires, et avril à Washington.
Un communiqué final doit être diffusé dimanche 22 juillet en fin de journée.
Les 30 novembre et 1er décembre, ce sont les chefs d'État et de gouvernement des pays du G20 qui se rendront à Buenos Aires pour débattre de l'avenir de l'économie mondiale.