Aux côtés des femmes en première ligne du déminage à Quang Tri

Haut lieu des combats pendant la guerre, la province centrale de Quang Tri a été la cible de millions de tonnes de bombes. Des centaines de milliers d'engins explosifs non explosés continuent de menacer la population.

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Nguyên Thi Hai Vân, cheffe d’équipe. 
Photo : CAND/CVN

Chaque jour, quinze femmes bravent les risques pour débarrasser leur terre natale de ces vestiges mortels. Surnommées les "roses d’acier", elles forment la première équipe féminine de déminage du Vietnam.

"À quelle heure tu es partie ce matin ?... Je me suis levée à 5 h. Le matin, je me lève à 4 h, je prends le petit-déjeuner, je m’occupe des enfants, puis je pars au travail pour arriver à l’heure"...

En cours de route, Nguyên Thi Hai Vân, cheffe d’équipe du projet NPA/Renew, organise rapidement le travail des membres. "Aujourd'hui, notre équipe opère sur le site 409-063. Je répartis le travail de cette manière : groupe 1: Thu Vân, Câm Nhung; groupe 2: Hông Vân, Thu Hông. Avant de commencer, merci de respecter les règles de sécurité obligatoires sur le terrain. Si un accident survient durant les opérations, l'hôpital de Gio Linh servira de centre de secours. Y a-t-il d'autres questions ? Nous pouvons maintenant débuter notre mission", dit-elle.

Les membres de l'équipe.
Photo : CAND/CVN

Sous un soleil de plomb, les visages des quinze démineuses rougissent, leurs chemises sont trempées de sueur. La concentration extrême que demande leur travail fige l’atmosphère environnante; seul le bruit des détecteurs de métaux vient troubler le silence. Cette routine quotidienne exige non seulement des nerfs d’acier, mais aussi une discipline de fer. Au terme de sa vacation, Phan Thi Thu Huong a identifié avec ses coéquipières plusieurs emplacements susceptibles de contenir des engins explosifs.

"Voici une forêt de pins où de nombreux habitants travaillent quotidiennement. Mais sous cette couche de terre, marquée par nos drapeaux rouges, nous avons détecté des signaux qui pourraient être des explosifs enfouis", explique-t-elle.

Un travail sans droit à l’erreur! Chaque bip du détecteur peut révéler un simple morceau de métal rouillé… ou une bombe meurtrière, enfouie depuis plus de 50 ans. Dans ce métier, la moindre négligence peut coûter la vie à l’opérateur comme à ses collègues.

"C’est un métier extrêmement dangereux qui ne tolère aucune erreur, même la plus petite. Car une erreur peut avoir des conséquences dramatiques pour soi-même et pour les membres de l’équipe", souligne Phan Thi Thu Huong.

Après plus de deux mois d’opérations sur près de 100.000 mètres carrés à Tân Vinh, rattaché au quartier de Dông Hà, l’équipe du projet NPA/Renew a découvert plus de 150 engins explosifs et plus de 80 bombes à sous-munitions. Cette zone présente une contamination particulièrement élevée.

"Au total, nous avons déminé près de 700.000 mètres carrés. Nous avons découvert plus de 150 engins explosifs de différents types : obus d’artillerie, grenades, obus de mortier… Nous avons également trouvé 80 bombes à sous-munitions et munitions à fragmentation", précise Nguyên Thi Hai Vân, cheffe d’équipe.

La mission de l’équipe consiste à neutraliser les engins explosifs laissés par la guerre, à l’aide d’équipements spécialisés.
Photo : CAND/CVN

Chaque explosif découvert et détruit avec succès est une source de joie et de fierté pour ces démineuses. Elles savent qu’après leur passage, les habitants pourront cultiver leur terre en toute sécurité.

"Cette sécurité donne aux gens l’opportunité de gagner leur vie, de se développer. Les habitants peuvent cultiver sereinement sur cette terre", témoigne l’une d’entre elles. "Jour après jour, nous éliminons ces engins de mort, et la joie des habitants qui peuvent enfin cultiver sans crainte nourrit notre détermination à continuer", ajoute une autre.

Chaque matin, ces femmes quittent leur foyer pour affronter des terrains minés, conscientes que leur mission contribue à protéger des centaines d’autres familles. Leur engagement, ancré dans un profond sens des responsabilités, force le respect.

Pour Mai Van Viêt, coordinateur du programme NPA/RENEW à Quang Tri, leur parcours illustre une véritable avancée. "Hommes et femmes œuvrent ici sur un pied d’égalité. L’expérience montre que les femmes remplissent leur mission avec tout autant de rigueur et d’efficacité", note-t-il.

Depuis plus d’une décennie, ces femmes ont rendu à la vie des centaines de milliers de mètres carrés autrefois meurtriers. Aujourd’hui, les rizières prospèrent, les collines d’eucalyptus s’étendent à l’horizon, et les rires des enfants résonnent à nouveau dans les écoles reconstruites.

Mais leur mission est loin d’être terminée. Tant que les sols de Quang Tri porteront les cicatrices enfouies de la guerre, ces "roses d’acier" poursuivront leur marche patiente et déterminée, pour que la terre retrouve enfin la paix, et que les générations futures y grandissent en toute sécurité.

VOV/VNA/CVN

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