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Le réalisateur Jean-Bernard Marlin reçoit le César du meilleur premier film, lors de la 44e cérémonie des César, le 22 février à Paris. |
"Je dédie ce film à tous les gens qui galèrent", a lancé le réalisateur Jean-Bernard Marlin en recevant son prix.
"Pour moi, avoir le César, c'est une bienvenue dans le monde professionnel du cinéma", avait dit un peu plus tôt Dylan Robert, ex-petit caïd passé par la case prison devenu acteur, en jouant un rôle qui lui ressemble.
Pour son premier long métrage, tourné avec des interprètes non-professionnels, Jean-Bernard Marlin a fait huit mois de castings sauvages dans des foyers de la cité phocéenne ou à la sortie des prisons. Ils aboutissent à la rencontre de Dylan Robert, qui tient le rôle principal, celui de Zachary.
"J'étais incarcéré. Une éducatrice m'a parlé du casting", racontait ce jeune homme de 18 ans à Cannes, où le film a été présenté dans la section parallèle de la Semaine de la critique.
À peine libéré, le "minot" à l'accent chantant a obtenu le premier rôle du film de Jean-Bernard Marlin.
Dans ce film couronné à Angoulême et Prix Jean-Vigo 2018 (ex aequo avec Un couteau dans le cœur), il est un jeune qui sort de prison. Il rencontre Shéhérazade, incarnée par Kenza Fortas, une jeune prostituée qu'il va prendre sous son aile avant de tomber amoureux.
"JB (le réalisateur, ndlr) m'a demandé de suivre toutes mes impulsions", raconte le jeune acteur, bluffant de fougue et de naturel sur grand écran.
Rien ne prédestinait non plus aux plateaux de cinéma Kenza Fortas, une jeune Marseillaise qui vivotait après avoir quitté l'école à 16 ans, qui est devenue Shéhérazade.
À l'écran, le naturel incroyable et l'aplomb de cette petite brune, à l'accent marseillais prononcé, crève l'écran. Comme Dylan Robert, elle a été recrutée lors d'un casting sauvage.
Pour jouer cette prostituée évoluant dans un milieu où les sentiments n'ont pas droit de cité, la jeune fille, alors 17 ans, a travaillé de longs mois avec l'équipe et le réalisateur Jean-Bernard Marlin.
"Chez nous, l'amour c'est la haine, on s'aime avec la haine. C'est pour cela que c'est difficile de dire +je t'aime+", expliquait celle qui a longtemps vécu, avec sa mère, dans un camp de gitans après un passage dans un foyer.
En salles, ce film salué par la critique a attiré environ 130.000 spectateurs.
AFP/VNA/CVN