Pologne
Auschwitz en chantier pour préserver la mémoire de l'Holocauste

Brique par brique, poutre par poutre, les conservateurs nettoient avec précaution le moindre élément des baraques 7 et 8 du camp d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau, afin de préserver ce symbole de l'Holocauste pour les générations à venir.

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Un bâtiment du camp d'extermination nazi de Auschwitz à Oswiecim, en Pologne, le 2 décembre 2016.

Auschwitz en chantier, "Il s'agit du plus vaste projet de conservation dans l'histoire du musée d'Auschwitz-Birkenau", dit à l'AFP Pawel Sawicki, porte-parole du musée, un projet d'une ampleur "sans précédent dans le monde".
Avec les ruines des chambres à gaz et des crématoires, ces bâtiments sont les témoins de l'extermination par les Allemands d'environ 1,1 million de personnes, dont un million de Juifs dans ce camp installé dans le Sud de la Pologne occupée par les nazis.
"La conservation d'une baraque demande une approche complètement différente que celle d'une église, par exemple, où le but est de rendre au bâtiment son aspect original, donc le plus beau possible", explique Ewa Cyrulik, conservatrice responsable du chantier: "Ici, le but est de tout laisser inchangé". "Le plus grand compliment pour nous est lorsqu'on nous dit que l'on ne voit pas les résultats de nos travaux", souligne-t-elle.
La tâche est d'autant plus difficile que personne au monde n'a oeuvré à la préservation de tels édifices. "Mes collègues, spécialistes en bâtiment, ont d'abord ri lorsque je leur ai expliqué ce que je faisais. Ils m'ont dit qu'il serait plus facile d'abattre ce mur et de le reconstruire brique par brique que de le conserver comme on le fait", explique Szymon Jancia, qui dirige les travaux. Mais comme le souligne Mme Cyrulik: "Les gens viennent ici justement pour voir des objets et des bâtiments authentiques".
Recouvertes d'immenses tentes blanches de 12 mètres de haut pour les protéger des intempéries, les deux baraques comptent parmi les plus anciennes du camp. Les travaux de conservation ont commencé en septembre 2015 et doivent se poursuivre sur deux ou trois ans, et l'ensemble du projet prendra probablement des dizaines d'années. Jusqu'à présent, les travaux ont coûté 12 millions de zlotys (2,7 millions d'euros).

AFP/VNA/CVN

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