>>Des retards à Kampala à l'ouverture des bureaux de vote
Le chef de l'État sortant d'Ouganda, Yoweri Museveni, lors d'une réunion électorale le 16 février à Kampala. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
M. Museveni, 71 ans, a obtenu à la présidentielle du 18 février 60,75% des voix, loin devant son principal rival, Kizza Besigye (35,37%). L'ancien Premier ministre Amama Mbabazi ne recueille que 1,43% des voix. Le taux de participation a été de 63,5%, selon les chiffres de la Commission électorale.
"Les résultats de l'élection présidentielle doivent être rejetés", a déclaré dans un communiqué M. Besigye, sitôt l'annonce des résultats, tout en se disant assigné à résidence chez lui.
"Je vous demande, au nom des courageux citoyens ougandais, de rejeter les résultats de cette parodie d'élections", a-t-il ajouté à l'attention de la communauté internationale.
Il a dénoncé un processus électoral "frauduleux", mené par une Commission électorale qui "n'est pas indépendante". Il a déploré les retards enregistrés le 18 février, le blocage des réseaux sociaux, les restrictions à la liberté d'expression et les arrestations de ses partisans.
"Les résultats juste annoncés ne reflètent pas la situation sur le terrain", a de son côté estimé M. Mbabazi, cité par l'un de ses assistants.
L'opposition accuse la Commission électorale d'être partisane et de couvrir les fraudes commises par le régime. L'impartialité de celle-ci a aussi été mise en cause par les observateurs de l'Union européenne et du Commonwealth.
La réélection de Yoweri Museveni était toutefois attendue. Il s'était à chaque fois imposé au premier tour lors des quatre élections précédentes, avec 75% des voix en 1996, 69% en 2001, 59% en 2006 et 68% en 2011.
Son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM), a vu dans cette victoire la confirmation que ses adversaires avaient "échoué à offrir une quelconque alternative".
Arrivé au pouvoir en 1986 - après avoir renversé l'autocrate Milton Obote -, M. Museveni est encore très populaire dans les campagnes et bénéficiait de la puissance financière et de l'expérience électorale du NRM.
Opposant historique et son principal rival, Kizza Besigye, 59 ans, jugeait que cette élection ne pouvait "pas être libre et équitable". Il s'estimait malgré tout en mesure de l'emporter, quand bien même il avait été battu au premier tour lors des trois derniers scrutins.
AFP/VNA/CVN