Le texte entend mettre la Chine en conformité avec les règlementations liées au tabac dans les pays développés. Mais aucune campagne de sensibilisation digne de ce nom n'a été prévue dans ce pays où l'on tire volontiers sur sa cigarette dans les ascenseurs des immeubles ou dans les salles d'attente des hôpitaux.
La nouvelle loi prévoit de restreindre les distributeurs automatiques de cigarettes. Selon le texte, les "opérateurs d'établissements commerciaux dans des lieux publics" doivent afficher des notices "interdit de fumer" et prendre l'initiative d'empêcher les fumeurs d'en griller une.
Selon la presse, les usines et les bureaux ne seraient pas concernés par l'interdiction de fumer. Quant aux bars, restaurants, transports publics, une grande inconnue plane sur la mise en application des règles.
Dans un pub très fréquenté par les Chinois et les expatriés à Pékin, un client fumait le 1er mai une cigarette, accoudé au bar, sous les yeux des serveurs.
Interrogé sur l'entrée en vigueur de l'interdiction de fumer, un serveur, Li, ouvre des yeux ronds en déclarant : "je l'ignorais".
Dans un petit restaurant voisin, une serveuse, Tian Rongrong, déclare : "nous pouvons informer nos clients sur la législation, mais s'ils veulent vraiment fumer, nous ne pouvons pas faire grand chose".
Elle estime cependant que les comportements vont peu à peu évoluer. "Je crois que les Chinois vont changer leur façon de penser petit à petit. Les clients sont de plus en plus nombreux à nous demander des zones non fumeur", ajoute-t-elle.
Le tabac tue plus d'un million de personnes chaque année en Chine. Certains paquets coûtent seulement trois yuans (0,33 euro). Les experts médicaux chinois et étrangers craignent un triplement du nombre de morts d'ici 2030.
Les observateurs soulignent que le monopole d'État de l'industrie du tabac, qui rapporte près d'un dixième des recettes fiscales nationales, fait obstacle aux mesures antitabac.
Personne ici n'a oublié que les autorités avaient promis des Jeux olympiques (en 2008 à Pékin) et une Exposition universelle (en 2010 à Shanghai) "non-fumeurs", des engagements très peu respectés dans les faits.
AFP/VNA/CVN