Au Groenland, un aéroport international pour doper le tourisme sur une terre fragile

L'aéroport de Nuuk, capitale du Groenland, prépare son ouverture à des vols longs-courriers à partir du 28 novembre, marquant une étape importante pour le territoire arctique. Jusqu’à présent, les voyageurs devaient transiter par Kangerlussuaq, un aéroport plus au nord, avant de rejoindre la capitale.

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Des passagers débarquent à l'aéroport de Nuuk, au Groenland, le 29 août 2024. 
Photo : AFP/VNA/CVN

La nouvelle infrastructure vise à stimuler le tourisme en facilitant l'accès au pays, notamment grâce à des liaisons directes avec New York. Cependant, le Groenland pourrait être confronté à des défis majeurs si l'afflux touristique continue de croître à un rythme soutenu.

Le tourisme groenlandais connaît déjà une hausse de 9% par an. Selon un rapport récent, Nuuk pourrait manquer de chambres d’hôtel d’ici 2027 si cette tendance persiste, alors que la ville compte seulement 15 restaurants pour accueillir les visiteurs. Gideon Lyberth, maire de Maniitsoq, voisin de Nuuk, s'inquiète de la saturation de la ville, tout en espérant profiter de l’augmentation des visiteurs attirés par les paysages arctiques.

D'autres villes comme Maniitsoq voient dans le tourisme une opportunité économique, mais les infrastructures doivent suivre. "Les jeunes se lancent dans des projets touristiques, mais il faudra du temps avant qu'un véritable +boom+ ne se produise", explique Taatsi Fleischer, porte-parole de l'organisation Arctic Circle.

Un tourisme fragile dans un environnement changeant

Un gîte pour touristes dans un site isolé près de Maniitsoq, au Groenland, le 3 septembre 2024. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Le tourisme en Arctique est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. Emmanuel Salim, géographe à l'Université de Toulouse, souligne que les activités comme le ski, les randonnées et les croisières sont directement impactées par le retrait des glaciers.

Les paysages iconiques du Groenland, tels que les banquises et les ours polaires, risquent de disparaître, modifiant ainsi l'attrait de la destination. De plus, l’afflux de touristes pourrait exacerber la pression sur des infrastructures déjà fragiles, comme l’hôpital de Nuuk, souvent sous-doté en personnel. Paaliit Mølgaard Rasmussen, habitante de la capitale, estime que "le Groenland n'est pas prêt pour le tourisme de masse".

Les experts et les habitants appellent à un développement raisonné du tourisme, prenant en compte les défis environnementaux et les besoins de la communauté locale.

Michael Hall, spécialiste du tourisme, insiste sur l’importance de créer des infrastructures durables et résilientes face aux changements climatiques. L'objectif est de tirer parti des bénéfices économiques du secteur, tout en préservant l'équilibre fragile entre développement et respect de l'écosystème. En 2023, le tourisme a rapporté 1,9 milliard de couronnes (250 millions d’euros), soit près de 10% du PIB du Groenland, un secteur stratégique pour l’économie locale.

AFP/VNA/CVN

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