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Un chargé d'études au Conservatoire Botanique National de Bailleul, détruit une Berce du Caucase à Dercy. |
La plante vivace (Heracleum mantegazzianum) qui peut atteindre jusqu'à 4 m de haut est inscrite depuis 2017 sur la liste des espèces invasives préoccupantes de l'Union européenne. En France, elle est pour l'instant présente "dans un large quart Nord-Est" et dans les Alpes, selon l'Agence de sécurité sanitaire, saisie par le gouvernement pour évaluer les risques dans le pays. Mais elle "progresse régulièrement vers le Sud-Ouest" aux conditions climatiques "particulièrement propices à son établissement".
Or la berce du Caucase peut provoquer des brûlures causées par le contact avec sa sève, "même si les cas semblent peu fréquents en France", selon l'avis de l'Anses publié mardi 26 février. Au-delà de ce risque pour la santé humaine, elle a également des "impacts importants" sur la flore et les sols, envahissant les milieux perturbés par l'homme (bords de routes, prairies abandonnées) et les bords des rivières. L'Anses recommande ainsi "la mise en place d'un système de surveillance" pour suivre son expansion et faire un zonage du risque". L'Agence plaide également pour "que les méthodes de lutte disponibles soient utilisées pour éradiquer les populations dans les zones jugées prioritaires", c'est-à-dire celles où il y a un risque important de dispersion ou une exposition des populations humaines.
Selon les Conservatoires botaniques nationaux, ce végétal originaire du Caucase a été introduit au XIXe siècle en Europe de l'Ouest, dont la France, en s'échappant de jardins botaniques où elle avait été apportée, et en étant distribuée comme plante ornementale dans les parcs et jardins. Après un siècle de "latence", elle est devenue invasive à partir des années 1950-60, précise sa fiche sur le site des Conservatoires.
Avec ses tiges qui peuvent atteindre 5 à 10 cm de diamètre, ses feuilles qui peuvent faire jusqu'à 3 m de longueur et ses ombelles (regroupement des fleurs en coupole) de 80 cm, quand elle colonise un lieu, elle fait de l'ombre aux autres espèces qui ne peuvent plus pousser. Et sa sève contient des toxines "phototoxiques" (qui réagissent lorsqu'elles sont exposées à la lumière) qui peuvent causer des dermites et des lésions apparentées à des brûlures, douloureuses et parfois graves, selon le site.
AFP/VNA/CVN