Syrie
Face à l'afflux de déplacés, les forces anti-EI en appellent aux pays concernés

Les forces antijihadistes en Syrie ont exhorté dimanche 24 février les gouvernements étrangers à "assumer leurs responsabilités" face à l'afflux de milliers de leurs ressortissants évacués de l'ultime réduit du groupe État islamique (EI).

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Un porte-parole des Forces démocratiques syriennes, Moustafa Bali, porte un bébé, suivi par une femme qui vient de quitter le dernier réduit de l'EI dans l'Est de la Syrie, le 22 février.

Quelque 5.000 personnes - hommes, femmes et enfants - ont quitté depuis mercredi la dernière poche de l'EI, où des jihadistes sont terrés dans moins d'un demi-kilomètre carré à Baghouz, aux confins orientaux de la Syrie.

Depuis décembre, quelque 46.000 personnes, des civils et des jihadistes, ont quitté le secteur, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Alors que des milliers d'étrangers fuient le califat en ruine, le fardeau qui est déjà trop lourd pour nous devient encore plus lourd", a prévenu Moustafa Bali, porte-parole des combattants anti-EI des Forces démocratiques syriennes (FDS).

"C'est le plus grand défi qui nous attend à moins que les gouvernements agissent et assument leurs responsabilités à l'égard de leurs citoyens", a-t-il ajouté sur Twitter, en allusion notamment aux pays occidentaux, dont de nombreux ressortissants avaient rejoint l'EI en Syrie.

"Nos prisons ne peuvent pas accueillir tous les combattants" sortant de la dernière poche, a renchéri Abdel Karim Omar, chargé des Affaires étrangères au sein de l'administration semi-autonome kurde.

Les FDS, dominées par des combattants kurdes et soutenues par une coalition internationale anti-EI dirigée par les États-Unis, ont suspendu ces derniers jours la phase "finale" de leur offensive pour éviter un bain de sang, accusant les jihadistes d'utiliser les civils comme "boucliers humains".

"Nous avons un corridor ouvert" pour permettre aux derniers civils de sortir, a indiqué samedi 23 février à l'AFP Adnane Afrine, un autre porte-parole des FDS.

Aucun civil n'a toutefois emprunté ce corridor depuis l'évacuation vendredi 22 février de plus de 2.000 personnes, principalement des femmes et des enfants en général liés à des jihadistes, selon une équipe de l'AFP sur place.

Quelque 2.000 personnes seraient encore présentes dans la poche jihadiste, selon les FDS.

Encerclés depuis des semaines, les derniers combattants de l'EI ont truffé de mines ce bout de territoire et empêcheraient certains civils de fuir.

AFP/VNA/CVN

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