États-Unis
Les baleines bleues préfèrent ne pas prendre de risques

Chaque printemps, les plus grands animaux du monde remontent lentement de leur station de reproduction hivernale, au large du Costa Rica, vers le nord, le long de la côte ouest des États-Unis, pour se gaver de leur nourriture préférée: du krill, un mini-crustacé.

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Une baleine bleue au large de Los Angeles, le 19 juillet 2007.
Photo: AFP/VNA/CVN

La migration des baleines bleues, des monstres de plus de 100 tonnes, est étudiée depuis longtemps, mais on ignorait jusqu'à présent comment elles établissaient leur itinéraire: s'adaptaient-elles pour suivre en temps réel les zones riches en krill? Ou bien effectuaient-elles toujours le même pèlerinage, aux mêmes dates? Une étude de chercheurs gouvernementaux et universitaires américains, publiée lundi 25 février dans les Compte-rendus de l'Académie des sciences (PNAS), conclut que c'est la mémoire des baleines bleues qui les guide... contrairement à la plupart des animaux terrestres, qui font souvent des détours dans leurs périples annuels pour s'adapter aux variations de ressources.

Comme les baleines, le krill remonte la côte avec la saison. Mais il est parfois en retard, ou en avance. Cela ne change rien pour les baleines. Elles préfèrent apparemment ne pas prendre de risque en s'épuisant à le traquer. Leur itinéraire immuable correspondait à la moyenne des pics de krill sur dix années, ont observé les chercheurs. "Elles utilisent leur mémoire ou leur expérience passée, comme pour se couvrir", explique depuis Monterey (Californie) Briana Abrahms, scientifique de l'administration fédérale des océans NOAA, et coauteure de l'étude.

Soixante baleines ont été suivies quotidiennement de 1999 à 2008 grâce à des balises satellites attachées par ventouse. Les concentrations en krill ont été suivies par trois satellites, indirectement, via la concentration en chlorophylle dans l'océan. La chlorophylle indique la présence de phytoplancton, que mange le krill. Les chercheurs n'ont plus eu qu'à comparer les calendriers. Selon les auteurs, c'est la première fois qu'il est établi que les baleines bleues n'ajustent pas en temps réel leurs migrations en fonction de la nourriture.

Cela s'explique peut-être car les océans varient beaucoup plus que les environnements terrestres, dit Briana Abrahms. "Les océans sont des endroits très dynamiques", dit-elle. Le point faible de cette stratégie est que les variations annuelles deviennent extrêmes avec le réchauffement climatique, et risquent de trop s'éloigner de la moyenne qui plaît tant aux baleines. "L'ampleur des changements risque d'aller beaucoup trop vite que ce à quoi les baleines et d'autres animaux ont dû s'adapter jusqu'à présent", prévient la scientifique.


AFP/VNA/CVN

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