Attentat à la bombe dans une église au Caire : au moins 25 morts

Un attentat à la bombe a tué au moins 25 personnes dimanche 11 décembre, et blessé 31 autres, en pleine célébration à l'intérieur d'une église copte orthodoxe au Caire.

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Des forces de sécurité égyptiennes dans l'église copte orthodoxe Saint-Pierre et Saint-Paul, afin d'inspecter les lieux d'un attentat à la bombe, le 11 décembre 2016 au Caire.
Des forces de sécurité égyptiennes dans l'église copte orthodoxe Saint-Pierre et Saint-Paul, afin d'inspecter les lieux d'un attentat à la bombe, le 11 décembre 2016 au Caire.

La communauté copte égyptienne n'avait pas connu d'attentat aussi meurtrier depuis l'explosion d'une voiture piégée à Alexandrie le 1er janvier 2011, qui avait fait 23 morts et 79 blessés à la sortie d'une église copte.

Dimanche 11 décembre, l'explosion, entendue dans tout le quartier, a eu lieu vers 10h00 (08h00 GMT) à l'intérieur de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul, contiguë à la cathédrale copte Saint-Marc, siège du pape de l'église copte Tawadros II selon le ministère de la Santé. Selon une source de la sécurité, la bombe était constituée d'environ 12 kg de TNT.

Les autorités ont saisi les caméras de sécurité de l'église pour commencer à examiner leur contenu, ont indiqué des responsables policiers sous couvert d'anonymat. Par ailleurs, selon les mêmes sources, des ambulances ont transporté les corps des victimes à la morgue et les blessés ont été acheminés vers les hôpitaux les plus proches. L'attaque n'a dans l'immédiat pas été revendiquée.

À l'intérieur de l'église, des chaussures et d'autres effets personnels étaient éparpillés au sol, tandis que l'odeur du sang était toujours prégnante quelques heures après l'attentat, a constaté un journaliste de l'AFP. Les vitraux étaient presque tous brisés et les bancs de bois renversés pour la plupart, en particulier sur le côté droit de l'église. La bombe a explosé près d'un pilier, noirci et parsemé d'éclats. Des impacts étaient aussi visibles sur le sol de marbre.

À l'extérieur, un périmètre de sécurité a été installé par la police autour de l'église tandis qu'une vingtaine de personnes y scandaient des slogans contre le terrorisme. "Dites au cheikh, dites au prêtre, le sang des Egyptiens n'est pas bon marché", "Ministre de l'Intérieur démission", ont-ils clamé.

L'église "est profondément aimée par beaucoup de fidèles au Caire qui vont régulièrement aux célébrations", a dit à l'AFP l'évêque général de l'église en Grande-Bretagne, Angaelos.

"Une cible facile"

Il a expliqué que le service religieux était célébré dans la petite église pendant que la cathédrale était en rénovation. "C'est une cible facile car son entrée est à l'extérieur du périmètre (de la cathédrale)", a précisé l'évêque. De son côté, le pape Tawadros II a interrompu sa visite en Suisse pour revenir au Caire, selon des médias égyptiens.

Dans un communiqué posté sur sa page Facebook, l'église copte a rappelé "l'unité nationale qui unit les Égyptiens sur la terre bénie d'Égypte". Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a condamné l'attentat, déclarant trois jours de deuil national à compter de dimanche 11 décembre.

L'attentat "vise la nation avec ses chrétiens et ses musulmans", a réagi M. Sissi dans un communiqué. "L'Égypte n'en sortira que (...) plus unie", a-t-il ajouté. L'imam de la plus haute institution de l'islam sunnite en Égypte, Al-Azhar, a également condamné une attaque "infâme".

En France, le ministère des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a assuré dans un communiqué que "la France est pleinement solidaire de l'Égypte dans cette terrible épreuve, comme dans la lutte contre le terrorisme". Les Coptes orthodoxes d'Égypte constituent la communauté chrétienne la plus nombreuse du Moyen-Orient et l'une des plus anciennes.

Les membres de la communauté ont fait l'objet de diverses attaques par le passé. Le 8 mars 2011, 13 personnes ont été tuées lors d'affrontements entre musulmans et coptes dans le quartier déshérité de Moqattam au Caire, lors d'un rassemblement. Deux mois plus tard, des affrontements entre musulmans et coptes ont fait 12 morts et plus de 200 blessés toujours au Caire.

Faiblement représentés au gouvernement, les Coptes s'estiment tenus à l'écart de nombreux postes de la justice, des universités ou encore de la police. La chute du président Hosni Moubarak le 11 février 2011, qui s'est traduite par une dégradation du climat sécuritaire, a aggravé leur sentiment de marginalisation.

AFP/VNA/CVN

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