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Le préfet du Rhône, Henri-Michel Comet (centre), lors d'une cérémonie militaire à l'occasion de la Fête nationale, le 13 juillet à Lyon. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans, a tué au couteau deux jeunes femmes le 1er octobre à la gare Saint-Charles de Marseille, avant d'être abattu. Interpellé deux jours avant pour vol dans un centre commercial de Lyon, Hanachi avait été remis en liberté le lendemain, alors qu'il était en situation irrégulière.
Face à la polémique soulevée après cette attaque revendiquée par le groupe jihadiste État islamique (EI), Gérard Collomb, ex-maire de Lyon, avait demandé un rapport à l'Inspection générale de l'administration (IGA), en plein débat sur le nouveau projet de loi antiterroriste.
Le rapport est sévère. Il met en exergue "des dysfonctionnements graves du dispositif d'éloignement" des étrangers en situation irrégulière à la préfecture du Rhône.
Conséquence : le départ du préfet Henri-Michel Comet, également préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et celui de son secrétaire général, qui seront actés "dès demain (mercredi 11 octobre)" en conseil des ministres.
Selon son entourage, le préfet Comet a réagi "avec dignité, solidité et sérénité" à la décision prise par le ministre, "sa pensée allant d'abord aux deux victimes de Marseille".
L'enquête administrative ne pointe certes pas de fautes individuelles dans la gestion du cas d'Ahmed Hanachi et lève les ambiguïtés sur le nombre de places disponibles au Centre de rétention administrative (CRA) de Lyon-Saint-Exupéry le 30 septembre.
Mais il relève des "erreurs de jugement" qui "s'expliquent au moins en partie par la manière défaillante dont la permanence de l'éloignement (des étrangers en situation irrégulière) et, pour partie, le suivi de la chaîne de l'éloignement ont été organisés, responsabilité qui relève clairement du corps préfectoral".
Ces dysfonctionnements ne sont pas limités à la "seule journée du 30 septembre 2017", écrit l'IGA, qui formule des préconisations largement reprises par le ministre.
M. Collomb a en effet annoncé une batterie de mesures destinées à réformer la gestion de l'éloignement à la préfecture du Rhône et partout en France, avec 200 places supplémentaires dans les CRA et une volonté d'utiliser "prioritairement" les places dans ces centres pour les "étrangers en situation irrégulière qui présentent une menace pour l'ordre public".
En outre, "pour faciliter l'identification des personnes interpellées, un système biométrique relié au fichier de gestion des dossiers des étrangers (AGDREF) sera déployé dans les prochains mois" et "permettra la consultation du fichier à partir des empreintes digitales de la personne".
Soupçons sur deux frères
Sur le front de l'enquête judiciaire, la police française et ses collègues européennes et tunisienne paraissent concentrer leurs soupçons sur deux frères du tueur de Marseille.
Anis Hanachi, frère de l'assaillant de Marseille, après son arrestation à Ferrara en Italie, dans une photo diffusée par la police italienne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Décrit comme un ex-combattant du jihad dans la zone irako-syrienne, Anis Hanachi a été arrêté dans le Nord de l'Italie à la suite d'un mandat d'arrêt international délivré par les autorités françaises, a indiqué dimanche soir 8 octobre la police italienne. Il devrait être prochainement extradé vers la France.
Un autre frère a été arrêté avec son épouse dimanche 8 octobre en Suisse, a annoncé mardi la police fédérale de ce pays (Fedpol). Il s'agirait d'Anouar, le dernier de la fratrie à ne pas avoir été inquiété.
"L'homme est connu des services de police étrangers pour ses liens avec la mouvance terroriste jihadiste. En l'état, son rôle dans l'attentat de Marseille, si rôle il y a, n'est pas clair", a indiqué Cathy Maret, directrice de la communication de Fedpol.
Il a été placé en détention en vue de son expulsion vers la Tunisie.