Le groupe français Atos présente son nouveau supercalculateur

Le groupe informatique français Atos, le seul constructeur européen de supercalculateurs, a présenté mercredi 16 février à Paris son dernier-né, avec lequel il participera ces prochaines années à la course mondiale à la puissance de calcul contre ses rivaux américains, chinois et japonais.

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Le supercalculateur BullSequana XH300, dernier-né d'Atos, présenté le 16 février à Paris.

La machine BullSequana XH3000, un parallélépipède d'environ 2,5 m2 et 2m2 de haut, pourra accueillir tous les types de processeurs du marché, en fonction des souhaits du client, a indiqué Atos. La machine de base, refroidie par eau, peut être jointe à d'autres pour former des supercalculateurs très puissants utilisés dans des centres de recherche scientifique ou pour certaines applications industrielles, comme la météorologie ou la recherche pétrolière.

Pour l'instant, le supercalculateur le plus puissant construit par Atos figure au huitième rang mondial en termes de puissance de calcul, selon le classement établi par la liste TOP500. Baptisé Juwels, il est en service dans le centre de calcul allemand de Juelich, et dispose d'une puissance de 44,1 petaflops, soit 44,1 millions de milliards de calculs par seconde.

Le secrétaire d'État au Numérique, Cédric O, venu assister à la présentation de la nouvelle machine à Paris, a souligné le caractère stratégique de l'activité "supercalculateur" d'Atos. "Dans la compétition technologique mondiale, il y a certaines technologies qui sont clef dans l'ensemble des domaines" et "c'est le cas" du supercalculateur, a-t-il dit. D'une manière générale, Atos est un "actif de la souveraineté française et européenne" a-t-il souligné.

Le Pdg d'Atos Rodolphe Belmer pose le 16 février à Paris à l'occasion de la présentation du supercalculateur BullSequana XH300
Photo : AFP/VNA/CVN

Atos traverse en ce moment une mauvaise passe financière et boursière. La cession de la division d'Atos qui produit le supercalculateur, et regroupe aussi les activités de cybersécurité du groupe, a été envisagée dans certaines informations de presse.

L'hypothèse a toutefois été démentie au sein du groupe.

La nouvelle machine d'Atos, comme les précédentes, est refroidie par eau, un choix technologique original qui, selon Atos, lui permet d'être plus économe en électricité que ses rivales et donc d'avoir une empreinte carbone plus réduite.

"L'eau circule à l'intérieur de la machine à température ambiante, voire un peu plus, et va refroidir chacun des composants", a expliqué Arnaud Bertrand, le directeur Stratégie et Innovation de la branche d'Atos qui produit les ordinateurs. Avec ce système, seulement 3% de l'électricité consommée par le système est utilisée pour le refroidissement, contre 20% dans les serveurs des centres de données actuels, a-t-il souligné.

Les supercalculateurs d'Atos sont assemblés dans son usine d'Angers, avec les autres serveurs haut de gamme fabriqués par le groupe. Le groupe vient d'annoncer un grand programme d'investissement sur place pour bâtir une nouvelle usine du futur, pour un coût total de 60 millions d'euros.

Le groupe doit créer une centaine d'emplois supplémentaires dans son centre de production, qui emploie aujourd'hui environ 250 personnes. La nouvelle machine d'Atos est prévue pour pouvoir être complétée à l'avenir par un processeur quantique, pour former un attelage surpuissant. Mais, pour l'instant, "il n'y a pas de composants quantiques réellement utilisables de manière industrielle", selon Arnaud Bertrand. "Cela pourrait arriver d'ici un an, deux ans, cinq ans... On ne sait pas".


AFP/VNA/CVN

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