France
Assurance chômage : les syndicats retoquent le projet anti-précarité du patronat

L'ensemble des syndicats ont fustigé jeudi 25 janvier un projet présenté par le patronat pour lutter contre la recrudescence de contrats précaires, jugeant ses propositions nettement insuffisantes.

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Les partenaires sociaux réunis au Medef pour réformer l'assurance chômage, le 11 janvier.

Réunis au Medef pour une troisième séance de négociation sur l'assurance chômage, les partenaires sociaux ont planché sur un avant-projet d'accord rédigé par la partie patronale (Medef, CPME, U2P).

Celui-ci cible quatre secteurs particulièrement qui ont recours aux contrats courts (intérim, spectacle, hébergement-restauration, hébergement médico-social) et donne aux partenaires sociaux de ces secteurs jusqu'au 31 décembre 2018 pour négocier des mécanismes visant à "favoriser l'accès à l'emploi durable", avec "des objectifs quantitatifs mesurables".

Les syndicats ont aussi fustigé le faible nombre de secteurs visés. S'appuyant sur un document de l'Unédic classant les secteurs les plus gourmands en contrats de moins d'un mois, intérim inclus, certains ont proposé de monter au moins jusqu'à 12 secteurs, qui concentrent 83% de ces contrats.

"Pas d'accord", leur a rétorqué M. Saubot, tout en n'excluant pas d'ajouter certaines branches qui se porteraient volontaires "pour faire un geste aux organisations syndicales".

Une autre proposition a particulièrement hérissé les syndicats : préciser, dans les attestations remises par les employeurs en fin d'un contrat, si c'est le salarié qui a "refusé" de prolonger.

"Entretiens approfondis"

Autre sujet débattu : l'indemnisation des démissionnaires. Pour y avoir accès, ils devraient démontrer, "préalablement à la démission", le caractère "réel et sérieux" de leur projet professionnel et obtenir une "attestation" de Pôle emploi, selon le texte patronal. Le démissionnaire ferait ensuite l'objet, à intervalles réguliers, d'"entretiens approfondis" pour "vérifier la réalité de la mise en œuvre du projet". En cas de manquement, son indemnisation serait "interrompue".

Si la CGT a dénoncé une "logique de suspicion permanente", les autres syndicats ont jugé le sujet "plus consensuel" que celui de la précarité.

Plusieurs points ont tout de même "chagriné" les syndicats : le fait que le projet professionnel doive obligatoirement répondre "aux besoins prioritaires en compétences des entreprises", l'instauration d'un niveau maximal de qualification pour bénéficier du dispositif.

Cette deuxième mesure, "nulle et non avenue" pour Jean-François Foucard (CFE-CGC), pourrait exclure beaucoup de cadres.

Le patronat a promis de "remanier" son texte sur ces points.

La plupart des syndicats ont aussi demandé d'ouvrir l'indemnisation aux salariés mettant fin à leur période d'essai. Le patronat ne s'y est pas opposé sur le principe, mais a dit attendre des chiffrages pour se prononcer.

AFP/VNA/CVN

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