>>Volcan en éruption aux Philippines : des milliers de personnes continuent de fuir
>>Philippines : menace d'éruption imminente du volcan Mayon
Le volcan Mayon en éruption aux Philippines, ici photographié depuis un drone le 24 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Aucune victime n'est a déplorer même si le Mayon crache de la lave rougeoyante, des roches incandescentes et des cendres depuis une dizaine de jours.
Environ 75.450 habitants ont fui les fermes et les villages situés dans le périmètre de sécurité d'un rayon de neuf kilomètres autour du cratère, selon la protection civile. Mais, ajoutent les responsables des secours, les gens sortent des abris pendant la journée pour retourner s'occuper de leurs terres et de leur bétail dans le périmètre d'évacuation.
Célèbre aux Philippines pour la quasi-perfection de son cône, le volcan Mayon, situé à quelque 330 km au sud-est de Manille, culmine à 2.460 mètres. Il est considéré comme le plus instable des 22 volcans philippins en activité. Il a connu 51 éruptions au cours des 400 dernières années, dont la dernière remonte à 2014. En 1814, plus de 1.200 personnes avaient péri sous des flots de lave qui avaient notamment rasé la ville de Cagsawa, à l'exception du clocher d'une église devenu une attraction touristique majeure.
Maria Evelyn Grollo s'occupe d'un centre d'évacuation installé dans une école des faubourgs de Legazpi, où se pressent 4.000 personnes. Dans la journée, certaines d'entre elles désobéissent aux ordres du maire de Legazpi pour se rendre sur les flancs du volcan. "Le matin, ils rentrent chez eux, surtout les hommes. Mais le soir, ils sont là", a-t-elle dit à l'AFP. Le périmètre n'est pas matérialisé et la limite est aisément franchissable en moto. "Ils se précipitent chez eux pour voir l'état de leur maison et de leurs terres".
Pas de pillages
Akim Berces, officier de la protection civile régionale, a expliqué à l'AFP que les autorités locales avaient dépêché des policiers pour surveiller les fermes abandonnées et que retourner chez soi n'était pas justifié. Aucun pillage n'a été signalé, a-t-il ajouté.
Un certain nombre d'habitants qui se trouvent juste à l'intérieur de la zone refusent de partir, a également expliqué l'officier. "Certains ne veulent pas partir mais les autorités locales les forcent à évacuer". Les "services de sécurité sont déjà en train de parler des façons de faire respecter le no man's land", a-t-il confié.
Une zone d'évacuation spécialement réservée aux bovins, cochons, chèvres et autres poulets a été mise en place, a-t-il souligné. "Il y a un endroit pour les animaux'.
Les Philippines se situent sur la "ceinture de feu" du Pacifique, zone où se rencontrent des plaques tectoniques, ce qui produit une fréquente activité sismique et volcanique. Des aéroports de la région ont été fermés et certaines routes sont impraticables en raison de la cendre. Le port de masques et de lunettes de protection est conseillé.
Le volcan a continué de projeter dans les airs de la lave incandescente et des panaches de cendres ces dernières 24 heures. De la cendre brûlante, de la lave et des rochers s'écoulent aussi sur ses flancs, selon l'agence volcanologique philippine.
Malgré le danger, des centaines de touristes, dont des étrangers, continuent d'affluer à Legazpi et dans les villes avoisinantes pour admirer le spectacle, a expliqué à l'AFP Dorothy Colle, responsable touristique provinciale. "C'est un phénomène unique. Cela attire les visiteurs même si les chiffres ne sont pas si grands à cause de la fermeture" des aéroports, a-t-elle dit.
AFP/VNA/CVN