France
Assurance chômage : Gattaz défend l'accord face aux critiques

Le président du Medef, Pierre Gattaz, défend l'accord sur l'assurance chômage face aux critiques dans ses rangs, expliquant qu'un échec aurait "donné des arguments à ceux qui veulent surtaxer les CDD et étatiser l'assurance chômage".

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Le dirigeant du Medef, Pierre Gattaz, le 10 janvier au palais de l'Élysée à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Cet accord dégage un milliard d’euros d'économies, programme la fin de la surtaxation des CDD et instaure une contribution temporaire qui est compensée : je n’aurais jamais accepté d'augmentation du coût du travail", explique Pierre Gattaz dans un entretien au Progrès et au Dauphiné Libéré à paraître le 28 mars.

"Et si nous avions échoué, nous aurions donné des arguments à ceux qui veulent surtaxer les CDD et étatiser l’assurance chômage", se justifie la patron des patrons, attendu le 28 mars au Printemps des entrepreneurs à Villeurbanne.

Les partenaires sociaux ont réussi à se mettre d'accord in extremis le 29 mars sur les nouvelles règles d'assurance chômage, au prix d'importantes concessions, patronat et syndicats marquant leur volonté de garder la main sur le régime face à la menace de certains candidats à la présidentielle d'en reprendre les rênes.

Le patronat a donc fini par accepter une légère hausse de ses cotisations et un maintien pendant 18 mois de la surcotisation sur les CDD d'usage, moyennant une baisse des cotisations AGS (organisme de garantie des salaires). Bien que le coût total soit quasi nul pour les entreprises, la pilule est mal passée dans certaines fédérations professionnelles, au point que le président de la fédération du bâtiment, Jacques Chanut, a démissionné du pôle social du Medef.

Les programmes de certains favoris des sondages mettent à mal le paritarisme. Emmanuel Macron (En Marche!) prévoit de transformer l'assurance chômage en un régime universel "piloté" par l'État, et prône un système de bonus-malus pour les contrats courts. François Fillon (LR), favorable à une dégressivité des allocations chômage, a menacé de reprendre la main si le résultat des négociations ne lui convenait pas.

Pour autant, Pierre Gattaz a redit dans cet entretien sa préférence pour ces deux candidats qui "assument l’économie de marché et les réformes à faire pour relancer le pays avec les entreprises", face à trois autres qui sont, selon lui, "dans des positions de repli, d’hostilité à l’économie de marché".

AFP/VNA/CVN

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