Assemblée nationale : discussion sur les patrimoines culturels

La modification de la notion d'élément original définissant le vestige, la préservation et le développement des patrimoines immatériels, la restauration des vestiges, le classement des antiquités… tel était le menu de la séance de travail du 2 juin de la 5e session de l'Assemblée nationale (AN).

La plupart des députés ont proposé de préciser la notion d'élément original qui caractérise la nature de vestige d'un bien. Selon le député Pham Manh Hùng, de Thai Nguyên, seuls les éléments ayant une valeur historique, culturelle, scientifique ou esthétique originales d'un bien permettent de qualifier celui-ci de vestige. Tous les éléments résultant d'une restauration ne peuvent donc être pris en considération. S'agissant de cette question, les députées Nguyên Thi Hông Hà et Dang Huyên Thai, de Hanoi, ont rappelé que chaque vestige conservait les données culturelles d'une époque. Mais certains présentent les particularités de plusieurs époques, raison pour laquelle la restauration et la préservation doivent maintenir au maximum ces caractéristiques. Certains parlementaires ont suggéré de définir cette notion par des éléments originaux constituant le vestige, qui sont typiques et caractérisent le vestige historique ou les beaux paysages qui sont présents dès la création du vestige ou résultent de réparation.

Dans le cadre de cette séance, les députés ont proposé de compléter la réglementation sur la protection des vestiges historiques et culturels qui ne sont pas encore classés, compte tenu du fait qu'actuellement, seuls les vestiges classés font l'objet d'une protection. Or, de nombreux ouvrages historiques et artistiques de valeur pas encore recensés et classés continuent d'être à la merci des intempéries et d'une exploitation indue. Partageant ce point de vue, la députée Dàng Thi My Huong (de Ninh Thuân) a indiqué qu'"en fait, il y a beaucoup d'ouvrages culturels exprimant l'identité nationale, proches de la vie quotidienne de la population, tels que les temples par exemple, qui ne sont pas classés ni répertoriés dans la liste des patrimoines culturels". Il est nécessaire de règlementer et préciser la tâche des autorités locales dans la restauration et la protection de ces œuvres. En outre, les députés ont proposé d'éclaircir la réglementation de la prohibition des actes portant atteinte aux vestiges classés et non classés.

S'agissant des musées, le délégué Trân Van Kiêt, de Vinh Long, a jugé nécessaire de ne pas faire payer l'accès aux vestiges et musées, lesquels sont actuellement élevés. Si les musées ont une fonction de conservation et de présentation des antiquités, ainsi que d'éducation des jeunes générations, ils doivent donc ne pas être payants, a-t-il souligné.

Classement des patrimoines immatériels et des antiquités

Pour les patrimoines immatériels, les députés ont souhaité que soient établis les critères pour leur reconnaissance et leur classement, ce en vue de faciliter leur conservation. Selon la députée Nguyên Thi Thu Hà, de Gia Lai, la Loi sur le patrimoine culturel réglemente concrètement le classement des patrimoines culturels matériels mais ne souffle pas mot sur la culture immatérielle. "Plusieurs patrimoines culturels immatériels du Tây Nguyên sont menacés de disparaître, leurs dépositaires avec", a averti Nguyên Thi Thu Hà. Pour sa part, le député Duong Trung Quôc, de Dông Nai, a affirmé qu'il était impossible de mettre sur une balance des patrimoines immatériels afin de mesurer leur valeur. "On ne classe pas des patrimoines immatériels", a précisé Nguyên Minh Thuyêt, chef adjoint de la Commission de la culture, de l'éducation, des jeunes et des pionniers, citant la convention de l'UNESCO de 2003. D'après lui, la détermination de l'élément original du patrimoine immatériel est difficile car une des particularités de la culture populaire, c'est sa variabilité selon le lieu et le temps.

Enfin, concernant le classement des antiquités, la loi en vigueur "ne reconnaît jusqu'ici aucun objet en tant que biens précieux nationaux car les critères de classement de ceux-ci ne sont pas concrets, et ce que ces objets soient conservés ou non dans un musée ", a insisté la députée Nguyên Thi Thu Hà. Elle a proposé donc à l'AN d'autoriser les habitants à conserver les antiquités qu'ils découvrent à condition de respecter strictement la réglementation et l'engagement avec l'État. Cela permettra d'éviter la perte ou la vente de reliques nationales dans un pur intérêt économique.

My Anh/CVN

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