La passion pour la trompette de Hoàng Xuân Vuong, né en 1950 dans une famille de musiciens, remonte à son enfance. Son père, Hoàng Xuân Tiên, un des artistes en vogue à Hanoi dans les années 50, a exhorté son fils à poursuivre dans cette voie. À 10 ans, Vuong s'inscrit à l'École de musique vietnamienne afin de pouvoir maîtriser cet instrument : ce à quoi il parvient.
L'album La trompette Hoàng Xuân Vuong est distribué par les Éditions musicales Dihavina. Il offre à ses auditeurs des œuvres à styles variés. Outre Nho vê Hà Nôi (Penser à Hanoi) de Hoàng Hiêp et Em oi, Hà Nôi phô (Te rappelles-tu des rues de Hanoi ?) de Phú Quang, portant sur l'amour de la ville qui l'a vu naître, il interprète aussi des œuvres de compositeurs classiques tels que Chèo thuyên (Barcarola) de Tchaïkovski, Ave Maria de Jean-Sébastien Bach ou encore Khúc ca cua chàng Orphée (Chanson d'Orphée) de Luiz Bonfa. Le public peut sentir, au travers des interprétations de cet artiste de talent, les teintes originales des sons qui sortent de son instrument. L'artiste Quyên Van Minh souligne : "Ce n'est pas facile de sortir un album de trompette en solo. Dans la majorité des cas, cet instrument se joue au sein d'un orchestre symphonique. Peu d'hommes sont capables de réaliser cette performance. Hoàng Xuân Vuong en est un".
Fait notoire, aucune des 9 œuvres présentes dans l'album n'a été créée pour la trompette. Cet instrument est d'ordinaire destiné aux acoustiques puissantes que l'on retrouve dans les marches. Ses confrères apprécient particulièrement sa technique lorsqu'il interprète des œuvres romantiques. Il utilise pour cela des jeux techniques et musicaux très personnels. Il a consacré 2 mois à apprivoiser Khaturian, une œuvre présentant des notes de musique aiguës, rapides, et créée à l'origine pour les violons. Le jeu en vaut la chandelle : le succès est fou !
Hoàng Xuân Vuong, malgré ses plus de 50 ans passés dans les milieux de la musique, ne cesse de s'entraîner. Chez lui, il joue en écoutant la radio ou en regardant la télévision. Les cours qu'il dispense représentent aussi une bonne occasion pour lui de perfectionner sa technique. De plus, ce travail assidu lui permet de garder la santé et des poumons intacts.
Depuis quelques années, il s'inquiète de ne pas voir se profiler de successeur. Au théâtre, aucun ne joue de trompette, sauf lui. Au Vietnam, peu de personnes sont capables d'utiliser son instrument en solo. Outre les difficultés techniques à surmonter pour le maîtriser, le problème est financier. C'est pourquoi la plupart des jeunes préfèrent jouer de la guitare ou du tambour, plus rémunérateurs. Cela fait maintenant plusieurs années qu'aucun candidat ne s'est inscrit dans un cours de trompette à l'École supérieure des arts de Hanoi. Et Hoàng Xuân Vuong est toujours à la recherche d'un élève qui s'y consacre corps et âme. Pourtant, la trompette est un instrument indispensable dans un orchestre de musique légère occidentale.
À l'avenir, l'artiste compte sortir un album solo dédié à la musique romantique.
Phuong Nga/CVN
(29/05/2009)