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Le portrait du président haïtien assassiné Jovenel Moïse, le 20 juillet 2021 à Port-au-Prince. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les chefs d’accusation contre Rodolphe Jaar, 49 ans, ont été dévoilés devant un tribunal de Miami, en Floride, après son arrestation le 7 janvier en République dominicaine et son extradition lundi 17 janvier vers les États-Unis.
Selon un document versé au dossier par le FBI, Rodolphe Jaar a admis lors d’un entretien en décembre avoir fourni des armes et des munitions au groupe de Colombiens accusé d’avoir perpétré le meurtre.
Le 7 juillet 2021, un commando avait fait irruption dans la résidence privée du président haïtien Jovenel Moïse à Port-au-Prince et l’avait abattu de 12 coups de feu.
Son assassinat aurait été organisé par un groupe de ressortissants américano-haïtiens basés en Haïti, qui aurait recruté le commando de Colombiens.
Le document du FBI affirme que plusieurs des Colombiens soupçonnés ont logé dans la résidence "contrôlée par" Rodolphe Jaar, et que ce dernier aurait participé à une réunion avec l’un des principaux organisateurs du complot.
Le droit américain est appliqué dans cette affaire car le plan a été en partie organisé sur le sol américain, en Floride, par les ressortissants américano-haïtiens.
Le document du FBI souligne également que le complot avait pour but initial de simplement kidnapper et détenir Jovenel Moïse, mais que moins de deux semaines avant les faits, il avait été décidé de l’assassiner.
Rodolphe Jaar encourt une peine de prison à perpétuité pour complicité de meurtre ou enlèvement en dehors des États-Unis et pour assistance matérielle entraînant la mort.
Rodolphe Jaar est la deuxième personne arrêtée et inculpée aux États-Unis pour la mort de Jovenel Moïse, après le militaire colombien à la retraite Mario Palacios, qui a été inculpé le 4 janvier à Miami pour son implication présumée dans l’assassinat.
Mario Palacios et Rodolphe Jaar auraient tous les deux accepté d’être transférés aux États-Unis après leurs arrestations à l’étranger plutôt que de faire face à une procédure formelle d’extradition.
Les commanditaires et le mobile exact de l’assassinat demeurent pour l’instant inconnus du grand public.
Le ministère de la Justice américain fait référence à un personnage-clé, un ressortissant américano-haïtien, identifié seulement comme "co-conspirateur numéro 1".
AFP/VNA/CVN