Après un raid meurtrier, MSF évacue son personnel dans le Nord du Yémen

Médecins sans frontières (MSF) a annoncé jeudi 18 août l'évacuation de son personnel de six hôpitaux du Nord du Yémen, après un raid aérien lundi 15 août contre un établissement que l'ONG appuyait et qui a fait 19 morts et 24 blessés.

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Un hôpital géré par MSF dans la province de Hajja (Nord du Yémen) bombardé le 16 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

La décision d'évacuer le personnel "n'est jamais prise à la légère" mais "en l'absence d'assurances crédibles que les parties au conflit respecteront le statut protégé des structures de soins, du personnel soignant et des patients, il n'y a pas d'autres solutions", a expliqué l'ONG dans un communiqué.

D'après MSF, c'est la quatrième fois qu'une structure qu'elle soutient est touchée au Yémen, ravagé par une guerre depuis un an et demi.

L'ONG affirme pourtant avoir rencontré "à deux reprises à Riyad" ces huit derniers mois "des responsables de haut rang de la coalition" arabe sous commandement saoudien, qui intervient en soutien au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles yéménites, afin d'obtenir "l'assurance que les attaques sur les hôpitaux cesseraient".

"Les bombardements aériens ont continué alors que MSF avait systématiquement communiqué aux parties au conflit les coordonnées GPS des hôpitaux où ses équipes travaillent", a déploré l'organisation non gouvernementale.

Le raid de lundi 15 août a frappé l'hôpital d'Abs, dans la province de Hajja (Nord), une zone contrôlée par les rebelles houthis alliés à des soldats restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.

Les six hôpitaux qui vont être évacués "continueront à fonctionner" avec le personnel local, a indiqué MSF.

Ce sont "plusieurs dizaines" de membres du personnel international et yéménite de l'ONG qui vont être évacués, a précisé à l'AFP Laurent Sury, son responsable des programmes d'urgence.

"Notre vocation est d'ouvrir des programmes, pas de les fermer, surtout vu les énormes besoins qu'on rencontre dans le Nord. Mais aujourd'hui, les conditions minimum de sécurité ne sont plus assurées", a insisté M. Sury.

"Aujourd'hui, vous risquez votre vie quand vous cherchez des soins au Yémen, que vous soyez une femme enceinte qui a besoin d'une césarienne ou un enfant nécessitant des antibiotiques", a-t-il ajouté.

La coalition arabe sous commandement saoudien engagée au Yémen a lancé mardi 18 août une enquête "indépendante" après le raid, qui avait provoqué une vive indignation internationale.

"Toute attaque contre les hôpitaux, le personnel médical ou des civils (...) est une grave violation du droit humanitaire international", avait rappelé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Les raids de la coalition arabe se sont intensifiés le 9 août dernier après l'échec de négociations de paix qui se tenaient depuis trois mois au Koweït sous l'égide de l'ONU.

Mardi 16 août, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a actualisé le bilan des victimes du conflit yéménite entre le 19 mars 2015 et le 15 juillet 2016, qui s'établit à 6.571 morts et 32.856 blessés, dont de nombreux civils. Quelque 80% de la population a besoin d'une assistance humanitaire, selon l'ONU.

Entre la destruction de centaines de structures et la pénurie d'électricité, d'eau potable et de médicaments, le système de santé est en passe de s'effondrer au Yémen, avertissait en avril l'Organisation mondiale de la santé (OMS).


AFP/VNA/CVN

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