Après le cyclone Garance, La Réunion mesure l'ampleur des dégâts

Arbres arrachés, voitures emportées par les flots, routes et électricité coupées : l'île française de La Réunion, sous alerte rouge, mesure samedi 1er mars l'ampleur des dégâts au lendemain du passage du cyclone Garance, dont le bilan s'est alourdi à quatre morts.

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Une rue de Saint-Denis de La Réunion après le passage du cyclone Garance, le 28 février, à La Réunion.
 Photo : VNA/CVN

La préfecture a annoncé samedi 1er mars qu'un homme avait été retrouvé mort, coincé sous un arbre à Saint-Denis (Nord), le chef-lieu de l'île, portant le bilan du passage du cyclone à quatre décès.

L'alerte rouge, qui impose le confinement de la population, a été levée.

L'aéroport Roland-Garros, à l'Est de Saint-Denis a rouvert vendredi en fin d'après-midi.

"55 ans que j'habite là, j'ai vécu plusieurs cyclones, je n'ai jamais vu ça". A Bras-Panon (est), le toit de la maison de Krishna Cadivel a ainsi été emporté comme un fétu de paille. "Je suis sûr que ça a soufflé à plus de 200 km/h", glisse ce père de famille de 55 ans.

"Le toit s'est soulevé et a failli voler sur notre maison qui se trouve à l'arrière", décrit de son côté à l'AFP,  Jimmy Bortel, à propos de la maison de ses parents, à Saint-Benoît. "Mes parents ont pu venir se réfugier chez nous juste à temps (...) Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie."

Le bilan "nous montre combien il faut être prudent alors que le danger n'est pas terminé", a souligné vendredi soir le préfet de l'île, Patrice Latron, après le passage de ce cyclone, "brutal et violent".

Une femme a été emportée par les eaux et un homme tué dans un incendie d'origine électrique à Saint-Denis (Nord). La troisième personne tuée est une femme ensevelie par une coulée de boue à Trois Bassins (Ouest).

Au moins cinq personnes ont également été blessées.

Des piétons et des de la gendarmes sur une route inondée à Saint-Paul de La Réunion, le 28 février.
 Photo : VNA/CVN

Samedi en début de soirée à La Réunion, quelque 970 personnes étaient réparties dans des centres d'hébergement et 120.000 (37% des foyers) restaient privées d'électricité, selon un point de la préfecture.

Plus de 310.000 habitants sont toujours privés d'eau potable. "Près de 32% des abonnés sont privés d'accès à internet et de téléphonie fixe n'ont pas accès à leurs appareils, ainsi que 35 % des abonnés à la téléphonie mobile", ajoute la préfecture.

"Il va y avoir beaucoup de travaux de remise en état: beaucoup de routes sont encombrées par des branchages, voire par des arbres en travers de la route, des routes sont inondées, des routes sont coupées, emportées, des ponts sont coupés", a décrit le préfet.

Continuant d'appeler à la "prudence", le représentant de l'État a prévenu les quelque 880.000 habitants de l'île que celle-ci sera "défigurée par Garance.

"Ce phénomène a été plus violent que Belal", a affirmé le préfet. Le cyclone Belal, qui s'était abattu sur La Réunion le 15 janvier 2024, avait provoqué la mort de quatre personnes et fait 100 millions d'euros de dégâts, selon France assureurs.

Olivier Fontaine, président de la chambre d'agriculture de La Réunion, a fait état de "destructions et dégâts sans précédent". Selon lui, "à ce stade, ce sont plusieurs milliers d'exploitations qui ont été anéanties".

"Peur

Le groupement hospitalier Est Réunion a lui aussi annoncé avoir "subi des dégâts majeurs".

"Sous la pression des vents violents, des vitres ont cédé et 61 patients ont dû être déplacés à l'intérieur de l'établissement pour garantir leur sécurité. Aucune évacuation extérieure n'a été nécessaire" cependant, a précisé le groupement hospitalier.

Pendant le passage du cyclone vendredi, Météo-France a relevé des rafales de vent soufflant à 214 km/h à l'aéroport situé au nord de l'île et de 230 km/h sur le piton Sainte-Rose à l'extrême est.

De très fortes pluies orageuses ont également balayé l'île.

Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des voitures emportées et des rues totalement inondées avec parfois des torrents d'eau dévalant les pentes, notamment à Saint-Denis et à Saint-André (Est).

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, "se rendra sur place dans les prochains jours pour être aux côtés des Réunionnais et pour définir, en concertation avec le préfet et les élus du territoire, les aides nécessaires pour faire face à l'ampleur des dégâts", a fait savoir son entourage samedi.

"Deux vagues de renforts nationaux sont prévues pour venir en aide à la population", a annoncé vendredi soir sur X le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Samedi matin, "103 sapeurs-pompiers de la sécurité civile, accompagnés de 5 tonnes de matériel actuellement à Mayotte, arriveront à La Réunion", a-t-il détaillé, ajoutant qu'un escadron de gendarmerie partirait aussi de Mayotte "en renfort pour la sécurisation", en référence à cette autre île française de l'océan Indien.

Et dimanche, "100 personnels de la sécurité civile (50 pompiers et 50 militaires) partiront de métropole", a assuré M. Retailleau.

Des habitants de l'île ont confié à l'AFP leur "peur" face à la "puissance" de ce cyclone.

AFP/VNA/CVN

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